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HERTA
MÜLLER'S HUNGRY EYE
This novel
first appeared the year Herta Müller won the Nobel prize. The qualities
which
bagged her that gong—poetic concision and clear-eyed honesty—are here
too,
taking us inside the mind of Leopold Auberg, her narrator, an ethnic
German
from Romania transported in 1945 to a Soviet labour camp. It's a
landscape of
slag and gravel, digging and deprivation, always accompanied by the
"hunger angel" of the title: "everything I did was hungry,"
Leopold says. "Everything matched the magnitude of my hunger in length,
width, height and colour."
The book is
full of touches like that—sensations taking on substance and form,
inert
objects becoming animated and insidious. The wind can listen, and
cement
"flies and crawls and sticks". Although Leopold is one of many in the
camp, we're always with a real individual and in a real place. Müller's
great
strength is concrete detail. At night the bed bugs cluster where
Leopold's
dribble soaks into the pillow.
The toil is
unremitting, but Müller gives us light as well as dark. Leopold sees
beauty in
the pink streaks in a slag heap and in carpet beaters glimpsed on a
drive to a
brick factory. Most of all he finds consolation in memories of the
ordinariness
of home: "sometimes things acquire a tenderness, a monstrous tenderness
we
don't expect from them". It's a line that could apply to Müller's
prose,
always exactingly grounded by the practicalities of survival—managing a
bread ration,
lugging cinder blocks, or making a tasteless weed palatable. This is
privation
transmuted into poetry.
Cái tít “Mắt Đói” trên net
không thi vị bằng Sự dịu dàng Quỉ, Montrous
Tenderness, trên giấy, theo Gấu.
Bài điểm ngắn, nhưng thật tuyệt. Đám “bựa” thổi Bên Thắng Nhục và anh tà lọt
Osin, Gấu tin rằng không tên nào được biết sự dịu dàng quỉ của cái đói
như thế
nào khi ở trong tù VC.
Bèn dịch bài
viết ngắn, tiện thể viết về "Everything I did was hungry", của
Gấu Cà
Chớn, những ngày ở nông trường cải tạo Đỗ Hòa.
Ma Đói
Tuyệt. Đây mới
đúng là hồi ký tù, hồi ký Trại.
Đâu có phải cái thứ đi tù mà còn mang theo thơ
Mai-a-cóp ki. Còn muốn thổi chế độ: Cám ơn Bắc Bộ Phủ, nhờ chính sách
pha lê hóa
Miền Bắc mà ăn cướp được Miền Nam!
Nobel
2009
C’est
la fin de la guerre, partout en Europe les prisonniers rentrent chez
eux, les
familles sont à nouveau réunies mais en Roumanie il en va différemment,
les
hasards des derniers combats ont livré le pays aux soviétiques. Les
russes exigent
que tous les citoyens roumains d’origine allemande, qui vivent en
Transylvanie,
soient arrêtés. Certains ont collaboré avec les allemands mais tous les
ressortissants hommes et femmes de 17 à 45 ans sont déportés,
collaboration ou
pas.
Le héros du roman, Léopold, a 17 ans et il doit
partir, dans
la boite d’un vieux phonographe il entasse ses biens les plus précieux:
un
exemplaire de Faust, un de Zarathoustra et une anthologie poétique.
Bien sûr il
emporte aussi des vêtements chauds car il sait qu’il part pour le nord,
la
Russie, pour un pays de neige.
C’est avec de courts chapîtres qu’Herta Müller nous
fait
entendre la voix de Léopold. La vie quotidienne prend forme à travers
des mots
simples, des mots de tous les jours. Des mots pour dire le froid
«Car dès la
fin du mois d’octobre, il grêla des clous de glace», les appels
interminables dans la neige, les poux, les vols, les dénonciations,
l’horreur
de voir Irma Pfeiffer engloutie par le mortier dans lequel elle s’est
jetée par
désespoir, ce désespoir qui fait dire à Léopold qu’il y a une loi qui «vous
interdit de pleurer quand on a trop de raisons de le faire. Je me
persuadais
que les larmes étaient dues au froid, et je me crus.»
Par dessus tout c’est la faim qui accompagne les
prisonniers
au long de ces 5 années, l’ange de la faim «qui vous dévore le
cerveau»
qui vous poursuit jour et nuit, qui vous fait manger votre salive, du
sable. «En
guise de cerveau, on n’a plus dans la tête que l’écho de la faim»
et
longtemps après on y pense encore «Aujourd'hui encore, je dois
montrer à
cette faim que j’y ai échappé. C’est tout bonnement la vie que je
mange, depuis
que je n’ai plus le ventre creux.»
Des phrases puissantes, dures, vibrantes, pour nous
transmettre la fatigue, l'épuisement «Quand la chair à disparu,
porter ses
os devient un fardeau qui enfonce dans le sol». La folie qui
s’empare de
chacun: Mitzi la sourde, Karli, le terrible Tur, Katie le planton,
Fenia.
Tenir, un jour encore, avec dans l’oreille la voix de
sa
grand-mère qui lui a dit en partant «Je sais que tu reviendras».
Les années passent et le retour lui-même est
souffrance, on
retourne au camp encore et encore, par la pensée, par le rêve et
néanmoins
vivre est un devoir parce que toutes ces années Léopold a lutté contre
la mort «Je
n’ai jamais été aussi résolument contre la mort que durant ces cinq
années de
camp. Pour être contre la mort on n’a pas besoin d’avoir une vie à soi,
il
suffit d’en avoir une qui ne soit pas tout à fait terminée»
Il reste alors à Léopold l’écriture, les mots car
dit-il «Il
y a des mots qui font de moi ce qu’ils veulent.» et un jour il
achète un
cahier.
Un livre bouleversant, une œuvre forte, des images
porteuses
de symboles. Le récit d’Herta Müller allie réalisme et onirisme, les
objets du
quotidien sont personnifiés, les détails crus se mêlent aux images
poétiques.
Les mots sont détournés pour permettre à la souffrance de s’exprimer.
Et c’est
cette alliance et ce contraste qui donnent force à ce roman. Une grande
œuvre.
Dans la postface Herta Müller explique la genèse de
son
roman, sa famille victime de la déportation, le projet qu’elle a
partagé avec
le poète Oskar Pastior d’écrire l’expérience de celui-ci. La
disparition de
Pastior la contraint à s’emparer de ce récit et d’en faire ce roman
tout à fait
exceptionnel.
Faites une place à ce livre dans votre
bibliothèque! (1)
Chấm
dứt cuộc chiến, ở Âu Châu, tù nhân về nhà, gia đình đoàn tụ, nhưng ở Lỗ
Mã Ni
thì không phải như thế. Tụi Nga ra lệnh, tất cả những công dân Lỗ gốc
Đức sống ở
Transylvanie, phải bị bắt. Có một số làm cớm cho Đức, nhưng tất cả đàn
ông đàn
bà, từ 17 tới 45, cớm hay không cớm, thì đều bị tống xuất.
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