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Trí thức tay bẩn: Des
intellectuels aux mains très sales.
Ông tòa,
triết gia, nhà ngôn
ngữ, nhà kinh tế, toàn những tinh anh của
chế độ làm cho SS,
và đích thân dúng tay vào máu.
Juristes ou
philosophes,
linguistes ou économistes, beaucoup
de cadres de la SS s'impliquaient personnellement dans les massacres.
Le Nouvel
Observateur.- Vous avez étudié l'engagement des
intellectuels au sein de la SS. Qui étaient ces dignitaires nazis?
Christian
Ingrao*. - Des professeurs d'université, des juristes, des historiens,
des philosophes,
des linguistes, des économistes et des médecins. Ils pouvaient être
affectés à
la Gestapo, au service de renseignement (SD) ou à l'Office central de
Sécurité
du Reich (RSHA).
Nguồn
Après le choc
des « Bienveillantes »: Sau cú chấn động gây
ra bởi cuốn tiểu thuyết "Les Bienveillantes" (1), mở ra bằng câu
:Frères
humains, laissez-moi vous raconter comment ça s'est passé. Bạn người
ơi, nghe
đây nè...
*
Liệu Grass ngửi ra vụ này, và châm ngòi? NQT
(1)
Les Bienveillantes, euphémisme pour Furies: Lối nói trại, của từ
Furies: Những người đàn bà nổi cơn điên rồ. Chưa kiếm được từ tiếng
Việt tương đương.
Cái Ác thật 'máu', thật lạnh:
Cú sốc Littell
Le choc Littell
Enorme, noir,
incandescent, coupant : dans les 900 pages des
« Bienveillantes », Jonathan Littell raconte à la première personne la
vie d'un
criminel nazi qui ne regrette rien. C'est la voix du bourreau, âcre et
vraie.
Un tour de force... et l'un des événements de la rentrée.
Michel
Schneider
Có một nghịch lý to tổ bố ở
trong cuốn sách khủng khiếp này.
Il y a dans «
les Bienveillantes » un paradoxe incroyable.
Jonathan Littell a déclaré dans des interviews que les SS n’ont pas de
parole,
qu’ils ne parlent pas. Ils n’ont pas non plus de mémoire. « Je ne
savais même
plus ce qu’était un souvenir », dit, d’ailleurs, à un moment Max Aue,
le SS,
qui est le personnage principal du livre. Tout cela est vrai, je suis
bien
placé pour le savoir : lors du tournage de « Shoah », j’ai dû user de
mille
stratagèmes pour arracher aux nazis leurs mots et leurs images. Je leur
offrais
de l’argent pour qu’ils acceptent de me rencontrer, je les filmais avec
une
caméra cachée en prenant les plus grands risques, parfois j’échouais à
les
faire parler. Or le « héros » de Littell parle torrentiellement pendant
900
pages, cet homme qui ne sait plus ce qu’est un souvenir se souvient
absolument
de tout. On est en droit de s’interroger : Aue est-il incarné ? Aue
est-il un
homme ? Aue existe-t-il ? Il parle comme un livre, comme tous les
livres
d’histoire lus par Littell. A l’heure où les derniers témoins de la
Shoah
disparaissent et où les juifs s’inquiètent parce que la mémoire va
devenir
Histoire, Jonathan Littell renverse les termes de l’alternative et dote
son SS,
« héros » sans mémoire, de l’Histoire comme mémoire.
Une
documentation impeccable mais...
Lanzmann
juge « les Bienveillantes »
Son film «
Shoah », oeuvre monument sur l’Holocauste, a
profondément marqué Littell. Mais le cinéaste s’interroge sur la
manière dont
ce roman peut être reçu aujourd’hui
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