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Chưa từng có nhà văn nào viết về thành phố tuổi thơ thê lương như thế này:

Je ne sais pas écrire sur le feu et le sang. Si j'écris jamais quelque chose sur cette guerre, je ne parlerai pas du feu et du sang, mais de la sueur et de la vomissure, du pus et de la pisse.
Tớ đếch biết thứ văn chương viết bằng máu và lửa. Cứ giả như, có khi nào viết một cái gì đó, về cuộc chiến này, thì cũng không phải là những dòng "đường ra trận mùa này đẹp lắm", mà sẽ là một thứ văn chương viết bằng mồ hôi, bằng ói mửa, bằng mủ lậu tim la hột xoài, bằng cứt đái.
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A l’âge de neuf ans, j'ai connu le siège et le bombardement de Jérusalem. C'était la première fois que je voyais un cadavre. Un obus tiré depuis le poste d'artillerie de la Légion arabe sur Nebi Samhil frappa un Juif religieux et lui ouvrit le ventre. Je le vis, allongé dans la rue. C'était un petit homme avec une barbe hirsute. Son visage était pâle et étonné tandis qu'il agonisait. Cela se passait en juin 1948. Je détestai longtemps cet homme parce qu'il apparaissait dans mes rêves et me terrifiait. Je savais que Jérusalem était environnée de forces qui souhaitaient ma mort.
Plus tard, je quittai la ville. Je l'aime encore comme on aime une femme qui vous dédaigne. Quelquefois, quand je n'avais rien de mieux à faire, j'y allais pour la courtiser. Certains chemins et allées me connaissent bien, même s'ils font semblant de m’ignorer.
Năm 9 tuổi, tôi biết thế nào là bị vây hãm, và bom đạn, ở Jérusalem. Đó là lần đầu tiên tôi nhìn thấy một xác chết.... Tôi ghét kẻ chết đó trong nhiều năm, vì ông ta cứ hiện ra trong những giấc mơ của tôi, và hăm dọa tôi..
Sau đó, tôi rời bỏ thành phố. Tôi vẫn còn yêu thành phố, như bạn yêu một người đàn bà, và người đàn bà này thì khinh khi bạn. Đôi khi chẳng có gì hay hơn d
để là, tôi trở lại ve vãn thành phố. Vài con phố, vài lối đi biết thật rành về tôi, ngay cả khi chúng làm bộ vờ.
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Shulamith Harreven, lâu rồi, có viết là, những cuốn sách của ông cho [người đọc có] cảm tưởng là ‘thế giới có một sự cần thiết khẩn thiết được cứu vớt’ [vos livres donnent le sentiment que ‘le monde a un besoin urgent d’être sauvé’].

Amos Oz: Đúng như thế, tôi loay hoay hoài với điều này, ở bên trong, và ở bên ngoài, những cuốn sách của tôi. Tôi nghĩ là tình cảm này hiện hữu thật đặc biệt trong cuốn sách mới ra lò của tôi: Biết một người đàn bà [Connaitre une femme]. Ít ra, từ quan niệm của tôi, chủ quan, phiến diện, đây là một cuốn sách tôn giáo. Một cuốn sách về một cá nhân đi tìm sự thực, không phải sự thực chính trị, hay tâm lý, nhưng siêu hình. Người đó tìm không thấy, nhưng cuốn sách đưa ra được hai ba câu hỏi mà theo tôi, thiết yếu, và như thế, cũng tươm tất rồi [c’est déjà une étape].
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-Ông muốn nói, viết, cũng là một, trong số những hành động khác, một hành động tôn giáo, [que l’écriture est aussi, entre autres, un acte religieux]?
Oz: Không phải một hành động văn hóa, mà là tôn giáo. Đúng như vậy. Với điều kiện, phải hiểu ý niệm ‘tôn giáo’: luôn luôn tìm điều mà người ta không thể nào nắm được, bằng những từ ngữ.
Ngôn ngữ thì tĩnh, statique, nó cố định, il fixe. Trong khi tôi, điều tôi quan tâm, là cái gì không cố định, những dòng chẩy, ce sont les flux. Như thế, tôi làm việc với ngôn ngữ chống lại ngôn ngữ, je travaille avec le language contre le language, và đây là dụng cụ của tôi….

Un étranger dans une ville étrangère
Amos Oz

A l’âge de neuf ans, j'ai connu le siège et le bombardement de Jérusalem. C'était la première fois que je voyais un cadavre. Un obus tiré depuis le poste d'artillerie de la Légion arabe sur Nebi Samhil frappa un Juif religieux et lui ouvrit le ventre. Je le vis, allongé dans la rue. C'était un petit homme avec une barbe hirsute. Son visage était pâle et étonné tandis qu'il agonisait. Cela se passait en juin 1948. Je détestai longtemps cet homme parce qu'il apparaissait dans mes rêves et me terrifiait. Je savais que Jérusalem était environnée de forces qui souhaitaient ma mort.
Plus tard, je quittai la ville. Je l'aime encore comme on aime une femme qui vous dédaigne. Quelquefois, quand je n'avais rien de mieux à faire, j'y allais pour la courtiser. Certains chemins et allées me connaissent bien, même s'ils font semblant de m’ignorer.
J'aimais Jérusalem parce que c'était une ville au bout de la route, une ville où on pouvait arriver, mais qu'il était impossible de traverser; aussi, parce que jamais elle ne fit réellement partie de l'État d’Israel. A l'exception de quelques rues, elle conserva toujours une identité séparée, comme si elle délibérément tourné le dos à toutes les villes commerciales, plates et blanches : Tel-Aviv, He Herzliya, Netanya.
Jerusalem était différente. C'était la négation des pâtés de maisons réguliers, blanchis à la chaux, loin des plaines d'orangeraies, des jardins bordés de haies, des toits rouges et des tuyaux d'irrigation étincelants sous le soleil. Même le bleu d'été à Jérusalem était différent: la ville répudiait le ciel blanchâtre, poussiéreux de la plaine côtière et de la vallée de Sharon.
Une ville hivernale, avec des volets. Même l’été elle évoquait 1'hiver. Balustrades de fer rouillées; la pierre grise, tirant sur le bleu pâle ou le rose; les murs délabrés, les rochers, les cours moroses, tournées vers l'intérieur.
Et les habitants : une race taciturne, maussade, toujours en proie, semblait-il, à une terreur refoulée. Des Juifs pieux, des ashkenazim à chapeau de fourrure, de vieux sefardim en robe rayée. Des érudits aux manières dou, entre les murs de pierre. Des jeunes filles rêveuses. Des mendiants aveugles formulant des prières ou des malédictions. Des idiots des rues avec un certain génie.
Pendant vingt ans, Jérusalem tourna obstinément le dos au rythme de la vie libre : une ville très lente dans un pays frénétique; banlieue lointaine, perchée sur les collines, dune terre plate couverte de batiments neufs et menacant d'exploser sous la pression d’une énergie bouillonnante.
Lugubre capitale d'un État exubérant.
Et la sensation d'étouffement : it y avait des rues détruites, des allées bloquées, des barricades de béton et de barbelés rouillés. Une ville faite seulement de faubourgs. Non une cité d'or, mais une cité en tôle ondulée, tordue et perforée. Environnée du son de cloches étrangères la nuit, d'odeurs et d'horizons étrangers. Un cercle de villages hostiles enfermait la ville sur trois côtés : Shuafat, Wadi Joz, Issawiya, Silwan, Bethany, Tsur Bahr, Beit Safafa. II semblait qu'il leur suffisait de serrer le poing pour écraser Jérusalem. Dans la nuit d'hiver, on percevait les ondes méchantes qui en émanaient.
La peur habitait la cité : une peur intérieure qui jamais ne devait être nommée, ni formulée par des mots, mais qui se rassemblait, s'accumulait, se solidifiait dans les allées tortueuses et les chemins isolés.
Les édiles de la ville, les autorités, les quartiers de logements sociaux, les arbres nouvellement plantés, les feux de circulation essayaient tous de persuader Jérusalem de se laisser absorber dans l'État d'Israel, mais en dehors d’une ou de deux rues, elle s'y refusait. Pendant vingt ans, Jerusalem maintint obstinément le caractère désuet du mandat britannique.
C'était toujours la sombre Jerusalem : non pas partie d'Israel, mais dressée contre lui.
J'aimais aussi Jerusalem parce que j'y étais né. C'était un amour sans compassion : mes cauchemars s'y déroulaient souvent. Je n'y vis plus, mais dans mes rêves j'appartiens à Jérusalem et elle refuse de me laisser partir. Je nous voyais cernés de toutes parts. Je voyais la ville tomber entre les mains de l'ennemi, saccagée, pillée et brulée comme dans la Bible, dans les légendes des guerres romaines et le folklore de mon enfance. Et dans ces rêves j'étais moi aussi pris au piège dans Jérusalem.
Quand j'étais petit, on me raconta beaucoup d'histoires sur le siège et l'ancien temps. Dans chacune, les enfants juifs étaient massacrés à Jérusalem. La ville tombait toujours, héroique ou impuissante, it y avait une tuerie, cela finissait par l'incendie des murailles et les petits Juifs  “poignardés”. Sennacherib, le méchant Titus, les croisés, les maraudeurs, les agresseurs, la loi militaire, le haut-commissaire, les fouilles, le couvre-feu, Abdullah, le roi du désert, les fusils de la Legion arabe, le convoi du mont Scopus, le convoi du bloc de la Foi, la populace échauffée, les foules excités, les voyous assoiffés de sang, les forces irrégulières, tout éait dirigé contre moi. Et j'appartenais toujours à la minorité, aux assiégés, à ceux dont le destin était scellé, qui vivaient dans un sursis provisoire. Cette fois aussi, comme toujours, la ville tombait, et à l'intérieur nous mourrions tous, tel ce Juif pieux allongé dans la rue avec son visage pâle et son air surpris d'avoir été grossièrement insulté.
Après la fin de la guerre d'indépendance, une frontière partagea le coeur de la ville. Je passai les années de mon enfance dans la proximité de rues qu'on ne devait pas approcher, de dangereuses allées, de traces de bombardements, de no man's land, de balles incrustées dans les fortifications de la Légion arabe, on pouvait apercevoir à l'occasion un fez rouge, des champs de mines, des chardons, des ruines noircies. Des morceaux de ferraille tordue et rouilée parmi les vagues de décombres. On entendait souvent des coups de feu de ce côté, des balles isolées ou des salves de mitraillette. Des passants surpris dans la ligne de mire des legionnaires étaient brusquement abattus.
En face se dressait l'autre Jérusalem, qui encerclait ma cité, nous envoyait des cascades de sons strangers, gutturaux, et des odeurs, et de pâles reflets la nuit, et l'appel terrifiant du muezzin avant l'aube. C'était une sorte d'Atlantide, de continent perdu : je n'en ai conservé que de rares et vagues souvenirs, du temps de ma petite enfance. La foule bigarrée des ruelles de la Vieille Ville, l'allée voutée conduisant au mur des Lamentations, un policier arabe du mandat avec une moustache touffue, les étals de marché la buza, le tamarin, un tourbillon vertigineux de couleurs, la tension perceptible du danger.
De l'autre cots de la ligne de cessez-le-feu, une menace sourde me guettait :  “Attends seulement. Nous n'avons pas fini. Un jour, nous allons t'attraper. »
Je me souviens m’être promené au crépuscule dans les rues de Musrara, à la lisière du no man's land. Ou de vues lointaines, depuis les bois de Tel Azra. Du poste d'observation d'Abu Tor. La place défoncée par les obus, devant Notre-Dame. Les clochers de Bethléem, face à la fôret de Ramat Rahel. Les minarets des villages environnants. Les flancs de collines denudés en dessous des nouvelles constructions de Talpiot. Le scintillement de la mer Morte au loin, tout en bas, tel un mirage. Le parfum des vallées rocheuses à l'aube.
Le dimanche 11 juin 1967, j'allai voir Jérusalem, de l'autre côté des lignes. Je visitai des endroits que des années de rêves avaient cristallisés comme des symboles dans mon esprit, et je découvris que c'étaient simplement des lieux où vivaient les gens. Des maisons, des magasins, des étals, des panneaux de signalisation.
J'étais stupéfié. Mes rêves m'avaient trompé, les cauchemars se révélaient infondés, la peur perpétuelle s'était brusquement transformée en une cruelle plaisanterie en arabesque. Tout était brisé, exposé : ma Jerusalem terrifiante et adorée était morte.
La ville était différente à présent. Des coins reculés devinrent des centres animés. Des bulldozers tracèrent de nouvelles voies dans les décombres qui m'avaient paru immuables. Des parties oubliées furent gagnées par une activité frenétique. Des flots de Juifs pieux, de soldats en treillis, de touristes excités et de femmes à peine vêtues des villes côtières se deversèrent vers l’est. Une marée montante s'elevait jusqu'à Jérusalem, comme si la plaine avait débordé pour s'engouffrer dans la brèche ouverte au milieu de la ville. Tout le monde se sentait joyeux, moi y compris.
Il m'est douloureux d'écrire la suite. Si je répète «Jaime la Jérusalem reunifiée, quel est le sens de mes paroles? Jérusalem est mienne, et pourtant elle m'est encore étrangère; capturée, elle résiste toujours; elle cède, mais se tient en retrait. J'aurais pu ne pas m'en apercevoir : le ciel est le même, la pierre de Jérusalem est la même, Sheikh Jarrah et les rues de la colonie américaine sont exactement comme Katamon et les rues de la colonie allemande.
Mais la ville est habitée. Des gens y vivent, des étrangers : je ne comprends pas leur langue, ils vivent là où ils ont toujours vécu et je suis l'étranger venu d'ailleurs. C'est vrai, ils se montrent polis. Ils le sont presque d’une manière offensante, comme s'ils avaient atteint le sommet du bonheur en me vendant quelques cartes postales colorées et des timbres jordaniens. Bienvenue. Nous sommes tous frères. C'est vous que nous attendons depuis vingt ans, pour vous sourire en disant ahlan et salam aleikum et vous proposer des souvenirs.
Leurs yeux me haissent. Ils souhaitent ma mort. Maudit étranger.
Je me trouvai dans la Jerusalem-Est trois jours après sa conquête. J'arrivai directement d'El-Arish, dans le Sinai, en uniforme, armé d’une mitraillette. Je ne suis pas né pour souffler dans des cornes de belier, ni pour libérer des terres du joug étranger. J'entends les gémissements des peuples opprimés ; mais pas celui des « terres opprimées ».
Dans les rêves de mon enfance, des Arabes en uniforme, armés de mitraillettes, venaient dans la rue où j'habitais à Jérusalem pour nous tuer tous. Il y a vingt-deux ans, le slogan suivant est apparu en lettres rouges sur le mur d’une cour : LA JUDGE EST TOMBÉE DANS LE FEU ET LE SANG, DANS LE FEU ET LE SANG ELLE SE RELÈVERA. Les mots avaient été écrits pendant la nuit par un membre de la clandestine antibritannique. Je ne sais pas écrire sur le feu et le sang. Si j'écris jamais quelque chose sur cette guerre, je ne parlerai pas du feu et du sang, mais de la sueur et de la vomissure, du pus et de la pisse.
Je m'efforcai, dans la Jerusalem-Est, de me sentir comme un homme qui a chassé ses ennemis et recouvré son héritage ancestral. La Bible reprit vie sous mes yeux : les rois, les prophètes, le mont du Temple, le caveau d'Absalom, le mont des Oliviers. Et aussi la Jérusalem d'Abraham Mapu et le Tmol Shilshom (1) d'Agnon. Je voulais m'intégrer, participer à la célébration générale.
Mais je ne pouvais pas, à cause des gens.
Je vis du ressentiment et de l'hostilité, de l'hypocrisie, de l'affolement, de l'obséquiosité, de la peur, de l'humiliation et je vis s'ourdir de nouveaux complots. J'arpentais les rues de Jerusalem-Est comme un homme qui s'est introduit en un lieu interdit.
Cité de ma naissance. Cité de mes rêves. Cité des aspirations de mes ancêtres et de mon peuple. J'étais là, je m'avancais dans ses rues, cramponné à ma mitraillette, comme un personnage de l'un de mes cauchemars d'enfance : un homme étranger dans une ville étrangère.

1. Cela se passait hier. (N.d T.)
Trong tập tiểu luận Hai cái chết của bà tôi, bản tiếng Pháp, dịch từ tiếng hébreu, hoặc tiếng Anh. Dịch giả [tiếng hébreu] Flore Abergel; tiếng Anh: Anne Rabinovich
[Gallimard, tủ sách folio]