« Un an loin des parents et l'expérience de la vie grandit d'un empan. Quand elle atteint la taille d'un arbre qui pousse sur les cimes des montagnes, alors on peut dire qu'on connaît la vie. » Itinéraire d'enfance, le dernier livre traduit en français de Duong Thu Huong est un roman de formation dans le Vietnam de 1985, marqué par la résistance contre le colon français et englué dans des pesanteurs idéologiques et partisanes qui font exclure de sa classe une gamine qui ignore encore que vérité et « autocritique » sont antagonistes. Rebelle, celle-ci décide, avec son amie Loan Graine -de-jacquier, de partir retrouver son père, garde-frontière depuis des années aux confins de la Chine. Itinéraire d'enfance décrit ce voyage sans le sou, les rencontres et l'apprentissage qu'il permet, l'évidence d'une filiation. C'est aussi un documentaire ethnologique où l'on apprend, par exemple, les secrets de fabrication de la gélatine de tigre ou l'art d'accommoder le cochon.

    La simplicité du style fait sa fluidité. C'est une écriture qui prend par la main. Il y a les  odeurs, les paysages, presque un conte sur le désir que la réalité fracasse. Duong Thu Huong a poétisé la révolution, adhéré au parti communiste avant de préférer les droits de l'homme. « Si je veux cracher sur le pouvoir, je n'ai pas le droit de craindre », dit celle qui a dénoncé la dérive, été exclue en 1990 de l'Union des écrivains vietnamiens, a connu la prison et une résidence surveillée. Ses livres ont été interdits. Elle est désormais publiée en France, où elle vit depuis la publication l'an dernier chez Sabine Wespieser du puissant Terre des oublis. À 60 ans, elle voit sa destinée comme celle d'un animal douloureux condamné à souffrir. « La nostalgie de mon pays me ronge, mais j'ai la liberté. “.

   Parce qu'elle se bat farouchement pour la démocratie et qu'elle écrit des romans qui mordent, Duong Thu Huong est la bête noire des autorités vietnamiennes. Et pourtant cette mère Courage a largement payé son tribut de patriotisme : mobilisée à 20 ans dans la résistance antiaméricaine, elle a organisé pour les soldats des spectacles itinérants sous les bombes ennemies, avant d'entrer au Parti communiste, de s'en faire exclure « pour indiscipline » et de prendre les chemins de la dissidence en exhortant les intellectuels à ne pas courber l'échiné. Un combat qui lui a coûté cher : emprisonnée pendant huit mois en 1991, elle fut ensuite condamnée à un long exil intérieur dans un pays qu'elle a fini par quitter pour se réfugier en France, en janvier 2006.
  Des Paradis aveugles à Terre des oublis, l'oeuvre de Duong Thu Huong éclaire la dimension tragique de la condition vietnamienne, sur fond de servitude politique. Avec Itinéraire d'enfance, nous découvrons un des premiers livres de la
 tigresse de Hanoi : écrit en 1985, ce récit semble tristement prémonitoire, car c'est  l'histoire d'une rébellion. Bê, l'héroïne,
 est une écolière-modèle qui ne supporte pas les harcèlements sournois de son professeur de gymnastique. Et, parce
 qu'elle ose se révolter, elle est renvoyée du lycée avant de prendre le large avec sa copine Loan. C'est leur fugue à travers le Vietnam des années 1960 que retrace Duong Thu Huong, dans un roman initiatique qui a la saveur d'un conte de fées : escortées par deux anges gardiens - le vieux Môc et Dung le maigrichon - nos routardes célestes finiront par oublier leurs tourments, poussées vers les lointains par des vents rédempteurs...
Éloge du vagabondage, plaidoyer pour la résistance, cet Itinéraire d'enfance est un bonheur : une cure d'exotisme, dans un pays que Duong Thu Huong a repeint aux couleurs de la libété.
Báo Đọc, Lire, số mùa hè [Tháng Bẩy & Tám, 2007] giới thiệu Hành Trình Ngày Thơ Ấu của Dương Thu Hương
Bởi vì Bà chiến đấu dữ dằn cho dân chủ, cho nên những tác phẩm của Bà ngoạm những cú thật là điên cuồng. Đây đúng là con vật đen, đối với đám VC. Tuy nhiên, Bà Mẹ Đảm này, cũng đã trả một cái giá thật là hậu hĩ, cho chủ nghĩa ái quốc của Bà.

L H "giao hẹn", ["Em cứ hẹn nhưng em đừng nhớ nhé"]

Mi giống như một con Gấu: Tất cả sự êm ái dịu dàng được bọc bằng một cái vỏ cứng cỏi, cùng với sự sần sùi tuyệt vời của nó, khiến ta chảy tan ra. Ta thật là buồn vì nhà ngươi chẳng bao giờ chịu khó hiểu ta thêm một chút. Tại sao mi không cố hiểu thêm về ta, mà cứ thế ngưng lại, dậm chân tại chỗ?
Chiều hôm qua, ta tự hỏi, làm thế nào, để ta có thể chứng tỏ cho mi thấy, là ta yêu thương mi biết là chừng nào. Làm sao chứng tỏ cho mi biết, bằng một phương tiện cho dù mắc mỏ cỡ nào đối với ta, rằng ta thương mi?
Và ta chỉ tìm ra được một phương tiện, đó là gửi tiền cho mi, để mi đi chơi với con mụ đàn bà nào đó.
Gấu Cái.
Thư của Anais Nin, bồ của Henry Miller, có sửa đổi chút đỉnh, cho hợp với tình cảnh vợ chồng Gấu!
[Tu es comme l'ours, Henry: tout de douceur dans une enveloppe de dureté, avec une délicieuse rugosité suave qui me fait fondre...]
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Nhà Hội