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Théorie du crime
Pierre
Bayard
« Lire, c'est chercher des indices »
Professeur
de littérature et
psychanalyste, Pierre Bayard hybride récit policier et théorie de la
littérature. Selon lui, les assassins officiels, dans les grands
classiques,
cachent peut-être la véritable identité des coupables. Suspense ...
Propos
recueillis par HERVÉ
AUBRON
La
comparaison entre critique
et flic est ancienne, mais ne constitue peut-être pas seulement une
insulte
acrimonieuse. Un universitaire français développe en effet depuis une
dizaine
d'années l'hypothèse d'une« critique policière», comme on parle de
roman
policier. Comment parler des livres que l'on na pas lus? osait demander
Pierre
Bayard dans un essai de 2007(1), dont le succès popularisa les méthodes
peu orthodoxes.
Professeur de littérature à l'université Paris-VIII, mais aussi
psychanalyste,
il échafaude une théorie de la littérature (et surtout de la lecture)
«par
l'absurde». À mi-chemin entre l'essai et la fiction, il s'agit à chaque
fois de
déplier les potentialités contenues dans un parti pris de lecture a priori délirant. Au fil des
publications s'esquissent ainsi plusieurs « séries» critiques, chacune
cousine
d'un genre fictionnel. Parmi elles, une trilogie policière (et
anglaise) où
Bayard démonte l'enquête, et le texte, de trois grands classiques: Le Meurtre de Roger Ackroyd, d’Agatha
Christie (dont le célèbre tour de force consiste à faire du narrateur
insoupçonnable l'assassin finalement démasqué par Hercule Poirot), Le Chien des Basskerville, d'Arthur
Conan Doyle, et Hamlet -la pièce de
Shakespeare étant centrée autour d'un meurtre. Rarement l'exercice du
commentaire aura nourri un tel suspense, puisqu'il s'agit, entre
autres, en
marge de divers raccords et digressions théoriques, d'innocenter les
assassins
« officiels» de ces récits et de révéler l'identité du véritable
coupable, qui
se planquait dans les interstices du texte.
Avec ce que vous appelez la « critique
policière »,
vous établissez une jonction entre la critique littéraire et le roman
policier.
Comment ce dispositif a-t-il surgi dans votre esprit? Est-ce l'affaire
Œdipe
qui vous a taraudé?
PIERRE
BAYARD. C'est vrai que
j'en reviens souvent à Œdipe roi, parce que c'est une pièce qui a une
structure
policière, même si, bien sûr, une telle lecture relève de
l'anachronisme. Or
elle pose un problème en termes d'enquête: la lecture traditionnelle,
pour
laquelle il ne fait aucun doute qu'Œdipe a tué son père, est
contestable.
Voltaire, dans un texte accompagnant sa propre version d'Œdipe roi, a
été l'un
des premiers à souligner les invraisemblances de la pièce de Sophocle.
Il y a
là dès lors un problème passionnant pour la réflexion, qui concerne
tout autant
la psychanalyse et son utilisation des textes littéraires que le roman
policier
et l'interprétation de la littérature. Mais il n'y a pas qu'Œdipe roi
dont la
solution soit contestable. Toute une série de grands textes à structure
policière, à commencer par Hamlet, peuvent être considérés comme des
erreurs
judiciaires. C'est po:ur
reprendre ces dossiers bâclés et désigner les vrais coupables que j'ai
créé ce
que j'ai appelé la «critique policière ».J'avais aussi une autre grande
motivation: depuis que je fais des sciences humaines,je suis hanté par
la
question de l'ennui. Je suis un lecteur qui s'ennuie très vite,
singulièrement
en face des textes théoriques ... d'où ma réflexion sur ce point dans Comment parler des livres que l'on n'a pas
lus? J'avais dès lors envie, dans le
cadre d'un essai de sciences humaines, de tenter de tenir le lecteur en
haleine
jusqu'à la fin, et c'est ainsi que j'ai écrit Qui a tué
Roger Ackroyd? Je me disais que ceux qui aiment le roman
policier souhaiteraient aller jusqu'au bout du livre pour connaître le
véritable
assassin.
Une notion est essentielle pour croiser
l'enquête
policière et la lecture, c'est celle
de l'indice comme régime particulier du signe. On peut se demander pour
quelles
raisons, sur une scène de crime ou dans un texte, on perçoit ou on
ignore tel
ou tel signe ...
En
passer par le roman
policier pour s'amuser à en contester les conclusions est une bonne
manière de
réfléchir sur la littérature et la lecture en général. L'indice, en
effet, est
éminemment problématique parce qu'il est toujours le résultat d'une
sélection.
Tout peut être indice, d'où le mode de lecture semi-délirant que
j'essaie de
mettre en scène dans mes livres, qui consiste à remettre en cause les
indices
jusqu'ici privilégiés et à considérer comme des indices des éléments
qui, jusqu'alors,
n'en étaient pas. C'est la méthode que je développe dans ma trilogie
policière.
Qu'est-ce qui se passe si, contrairement à Sherlock Holmes, on se
demande
pourquoi le chien des Baskerville s'est arrêté à quelques mètres du
cadavre? Ou
si, contrairement à Hercule Poirot dans Le
Meurrtre de Roger Ackroyd, on prend en compte le fait que l'emploi
du temps
du docteur Sheppard, le prétendu coupable, ne lui permettait pas de
mettre en
place un magnétophone sur la scène du crime? Un déplacement d'indices,
c'est-à-dire le choix d'une nouvelle unité textuelle significative,
peut complètement
modifier la lecture. Or cela, nous le faisons en permanence, y compris
dans la
littérature non policière ou dans la psychanalyse. D'où l'intérêt
d'étudier le
phénomène avec attention, et le roman policier peut nous y aider.
Vous insistez sur le fait que le criminel et
l'auteur
du roman policier cherchent à « empêcher de penser» le lecteur, en
envoyant des
signes dans toutes les directions. D'un certain point de vue, lire ou
enquêter,
privilégier tel ou tel indice, cela revient toujours à choisir
d'arrêter le
sens à un endroit précis.
D'où la
difficulté, et
souvent la déception à la fin de la lecture d'un roman policier: les
indices
ont été disséminés dans tant de directions différentes que la solution
n'en
élucide qu'un petit nombre. Du coup, certains auteurs de romans
policiers
choisissent de laisser plusieurs fins possibles. Je pense à ce livre
extraordinaire de l'Américain John Dickson Carr, La
Chambre ardente (2), l'un des chefs-d'œuvre de l'énigme en
chambre close - dont il est le grand spécialiste. Il propose à la fin
deux
épilogues, l'un policier, l'autre fantastique. Cela lui permet de
limiter la
perte de sens qu'a précédemment produite la prolifération des indices
...
Les problèmes de chambre close constituent du
pain
bénit pour vous, car ils évoquent tout de suite le lieu de l'écriture,
le
bureau de l'écrivain ...
Oui, je
m'intéresse à ce type
de problème. Dans les affaires que j'aimerais bien résoudre et sur
lesquelles
j'ai ouvert un dossier, il y a un certain nombre de problèmes de
chambre close.
Là comme ailleurs, les enquêtes ont souvent été bâclées.
Cette comparaison entre lecteur et enquêteur
peut se
révéler troublante: faire du lecteur un policier du sens, celui qui
remet de
l'ordre dans le délire romanesque ... Pourrait-on dire que la critique
policière propose aussi des études de cas sur des lecteurs
psychopathes?
J'installe
en effet le
narrateur de mes livres - et donc avec lui le lecteur - dans une
position
paranoïaque. Le principe essentiel est qu'il ne croit en rien, met en
doute ce
que raconte l'écrivain, demande à refaire les enquêtes ... Il s'agit
pour moi
de faire percevoir notre manière de lire, d'interpréter, de théoriser.
Car il y
a souvent un noyau paranoïaque dans les théories, et dans certaines
idéologies,
l'Histoire nous l'a appris ... Il me paraît intéressant d'analyser ce
processus
car il est capable d'être agissant en chacun de nous. Je puise dans ma
propre
paranoïa pour inventer ces narrateurs maladivement soupçonneux. Ils
sont une
partie de moi-même - tout comme un auteur de romans policiers invente
des
criminels en s'inspirant d'une partie de lui-même -, mais, j'espère,
seulement
une partie ... Ces narrateurs paranoïaques apparaissent dans les livres
de
critique policière, mais aussi dans les autres séries critiques que
j'ai
ouvertes, comme la «critique d'anticipation (3)” ou la « critique
d'amélioration
(4) ». Ce sont des personnages de fiction. Mes livres doivent en effet
être lus
à mi-chemin de la fiction et de la théorie. Ils comportent certes une
réflexion
théorique, mais elle est prise dans une structure de fiction,
puisqu'ils sont
racontés par des personnages. J'ai été très heureux que les éditions de
Minuit
republient Qui a tué Roger Ackroyd?,
non pas dans la collection de poche théorique, « Reprise », mais en «
Double »,
c'est-à-dire avec les romanciers. Cela dit, pour en revenir à la
critique
policière, mes livres n'inventent rien quant à la lettre des textes
étudiés.
Certaines failles que j'ai indiquées avaient déjà été repérées par les
spécialistes
des auteurs. Un texte, même aussi rigoureux qu'un roman policier
d'énigme, est
toujours un assemblage hétérogène, et c'est la raison pour laquelle il
est si
facile d'y faire bouger le sens.
La critique policière ouvre aussi un énorme
chantier - qui était déjà à la base de votre Hamlet : on
pourrait en effet appliquer son crible à toute la littérature,
envisager des
meurtres clandestins dans chaque récit. Vous évoquez vous-même le
fameux cas de
Bergotte chez Proust (5) •••
Il y a
là un immense champ
d'investigation. II suffit de se pencher sur des morts qui sont
apparemment naturelles
en littérature et de rechercher si, comme dans la vie réelle, elles ne
cacheraient pas des meurtres. Il faudrait de véritables équipes de
chercheurs
pour se lancer dans ce travail, un peu à la manière de ce que fait
Jasper
Fforde (6), un des auteurs que j'apprécie le plus actuellement. Au delà
de la
dimension ludique, ouvrir de telles enquêtes, c'est défendre l'idée que
l'écrivain ne sait pas tout ce qui se passe dans son livre. Idée, après
tout,
qui est admise depuis longtemps par les romanciers, mais dont on n'a
pas tiré
toutes les conséquences, à savoir que les personnages dissposent d'une
certaine
forme d'autonomie, vivent leur vie propre. À partir du moment où vous
acceptez
ce postulat, on peut imaginer que des événements importants, dans les
textes,
se passent à l'insu de leur auteur.
Les structuralistes considéraient de même que
l'auteur
n'était en rien un « expert» de sa propre œuvre - ils sont allés
jusqu'à
affirmer qu'il n'existait pas ... Mais, là où un Barthes, par exemple,
cherchait à suspendre le sens des œuvres qu'il étudiait, en tout cas à
faire
miroiter leur polysémie, vous, au contraire, avec ce crible du lecteur
policier,
vous soulignez l'arbitraire de chaque lecture en disant: « On pourrait
arrêter
le sens comme ça ... ou comme ça. » D'un certain point de vue,
vousfaites des
expériences de « sens arrêtés ».
Par l'absurde, vous montrez donc qu'un texte, policier
ou pas, n'a jamais une seule signification.
Les
démarches ne sont pas
très éloignées, mais je passe par une forme de fiction. Je pensais
également,
en vous écoutant, à la lecture psychanalytique: elle aussi repose sur
l'idée
que celui qui parle ou écrit ne maîtrise pas tout. L'écrivain ne
maîtrise même
pas l'essentiel de son texte puisqu'il y a un certain nombre de
fantasmes qu'il
ne perrçoit pas. Je vais un peu dans cette direction, mais ce n'est pas
pour
démontrer que le personnage aurait envie de tuer son père ou de faire
l'amour
avec telle femme. Je suppose que l'ignorance de l'écrivain ne concerne
pas
simplement les fantasmes, mais aussi les événements qu'il raconte ...
Pourquoi
ne pas imaginer, alors, que des personnages commettent des meurtres à
l'insu de
l'auteur? Ce que beaucoup d'écrivains admettent déjà lorsqu'ils disent:
« Mon
personnage m'a échappé. Je ne comprends pas pourquoi il a fait ci ou
ça.» Conan
Doyle allait jusqu'à dire que Sherlock Holmes le possédait. C'est
pourquoi il a
essayé de le tuer, sans y parvenir ...
Vous analysez précisément la manière dont un
personnage peut agir dans le dos d'un écrivain. Cela se joue notamment
dans les
instances de narration.
Dès
qu'il y a narrateur, il y
a doute. Dans les trois cas que j'ai étudiés, nous avons un narrateur
peu
fiable. Dans Le Meurtre de Roger Ackroyd,
le docteur Sheppard, suspect du crime, est peu crédible puisqu'on nous
le
présente à la fin comme un menteur. S'il a menti pendant tout ce temps,
pourquoi le croire quand il dit qu'il a tué? Dans le cas du Chien
des Basskerville, nous avons
également un narrateur peu crédible, le docteur Watson, présenté par
Holmes
comme un homme honnête, mais aussi comme un imbécile ... Le cas d'Hamlet est un peu différent parce qu'il
n'y a pas de narrateur au théâtre. Mais il y a tout de même un
personnage dont
le point de vue domine, auquel on est tenté de s'identifier. Or, ce
personnage
est la proie d'hallucinations du début à la fin de la pièce; et d'autre
part on
se rend vite compte, si on a un minimum de sens clinique, qu'il ne va
pas très
bien ... Dans ces trois cas, il est facile de montrer qu'on peut avoir
des
doutes sur la solution proposée et que l'écrivain a donc accordé une
confiance
excessive à l'un de ses personnages ...
Dans un texte de 1966, « Philosophie de la
série
noire» (lire aussi p. 106), Gilles Deleuze dessine entre autres une
histoire
miniature du roman à énigme: il distingue une école française et une
école
anglaise, qui recoupent les écoles anglaise et française en
philosophie.
L'école française, cartésienne, c'est Leroux, Rouletabille,
l'intuition, le « bon sang, mais c'est bien sûr », et l'autre école
c'est l'induction, Sherlock Holmes ... Seriez-vous d'accord avec cette
distinction ?
Il
serait intéressant de
savoir dans quelle mesure l'idée, d'ailleurs à discuter, que le roman
français
fonctionnerait sur l'intuition, et pas sur l'induction, n'est pas liée
aux Cinq Dernières Minutes ... Comme vous le
savez, c'était une émisssion que beaucoup de gens regardaient, y
compris les
intelllectuels ... Elle a introduit la figure du « Eurêka» dans
l'inconscient
des théoriciens du genre. C'est vrai qu'Hercule Poirot joue plus sur
l'induction qu'un Rouletabille, mais il ya aussi chez l'Anglais cette
histoire
de« petites cellules griises » ... Je crois en fait que la dichotomie
la plus
décisive, à l'échelle des deux siècles de ce genre, est plutôt celle qui se
joue entre le roman à énigme et
le roman noir.
Comment, en tant que lecteur, en êtes-vous
arrivé au policier?
J'en ai
lu très tôt. J'ai
d'ailleurs du mal à imaginer qu'on puisse être un grand lecteur sans
aimer le
roman policier, tant c'est un genre fondamental, qui déborde sur les
autres.
Prenez par exemple Faulkner: nombre de ses livres ont une structure
policière
... Aujourd'hui, j'en lis encore beaucoup, mais pas autant que je le
voudrais.
Comme tous les lecteurs de romans policiers, je suis admiratif devant
la
capacité de renouvellement du genre, et devant sa capacité à penser le
monde
d'aujourd'hui - je pense au roman américain -, ce que les au tres
genres ne
font plus. Parmi les contemporains, j'aime beaucoup Dennis Lehane (lire portrait p. 98), notamment Mystic River
et Sbutter Island.
Du côté des Français, je
trouve Sébastien Japrisot sous-estimé, malgré des chefs-d'œuvre comme Piège pour Cendrillon, La Dame dans l'auto
avec des lunettes et un fusil
ou Un long dimanche de fiançailles.
C'est quelqu'un qui a beaucoup compté pour
moi dans ma réflexion sur l'indécision de la vérité. En tant
qu'écrivain, l'un
de mes regrets est de ne pas avoir trouvé de solution pour intégrer à
mon
écriture critique le roman noir, tout ce continent du polar qui n'est
pas le
roman à énigme. D'une certaine manière, en privilégiant un mode de
critique
littéraire dans le style d'Agatha Christie, je réduis la force du genre
policier, qui dépasse de beaucoup le roman à énigme. J'espère un jour
trouver
la solution technique ...
Dans le texte que j'évoquais à l'instant,
Deleuze
estime que le roman noir, contrairement au roman à énigme, n'est pas
une quête
de la vérité, mais la description d'une accumulation d'erreurs ...
Il
parle aussi d'une trinité:
délation-corruption-torture, car les romans noirs sont des romans
politiques.
Accumulation d'erreurs, certes, mais aussi d'injustices. Ce n'est pas
un hasard
si un certain nombre de ces auteurs sont engagés, non pas dans la
politique «
politicienne », mais en tant qu'intellectuels - c'est le cas de Fred
Vargas (lire son entretien p. 74-77), de Stieg
Larsson, l'auteur de Millenium, comme
c'était le cas de Manchette ... La force de ce genre, c'est sa capacité
à
penser en même temps le crime, le psychisme (on y côtoie en permanence
la
folie) et le politique, et à montrer les connexions entre ces divers
plans.
« Le roman noir c'est quand le réel trouve
une parodie
qui lui est propre », affirmait aussi Deleuze. C'est peut-être le genre
dont
les codes ont le plus intimement imprégné l'imaginaire de chacun
d'entre nous.
Sa question n'est-elle pas aussi de savoir comment on cohabite avec les
stéréotypes?
La
réflexion sur les
stéréotypes est sans doute l'une des forces du polar. Je ne pense pas
seulement
au polar écrit, mais aussi aux séries télévisées américaines, qui, à
chaque
fois, reprennent des intrigues qu'on connaît bien et arrivent à les
réagencer
d'une façon nouvelle, tout en les mettant au service d'une véritable
réflexion
sur la politique. Je pense qu'il y a un lien entre la force politique
de ces
romans ou de ces séries et leur travail sur les stéréotypes, dans la
mesure où,
dans l'un et l'autre cas, il s'agit de réfléchir sur le discours
dominant et
son emprise. Le polar, surtout sous la forme du roman noir, réfléchit
en
permanence sur ses propres codes, relance toujours le jeu entre
réalisme et
stéréotypes. C'est ce qui en fait un décrypteur de la réalité
incomparable.
D'après
une retranscription
de CHLOÉ BRENDLÉ
(l)
Lire, à propos de cet
essai (paru aux éditions de Minuit, comme tous les livres de Bayard
depuis
1993), la retranscription d'un débat entre Pierre Bayard et Umberto Eco
dans Le Magazine Littéraire de juin, n° 487.
p.12-15
(2)
John. Dickson Carr
(1906-1977), La Chambre ardente
(1937), rééd. Le Masque. 1990.
(3)
Avec Demain est écrit (2005) et Le
Plagiat par anticipation (2009) - plutôt proches de la littérature
fantastique.
(4) Comment améliorer les œuvres ratées? (2000).
(5)
Mourant dans La Prisonnière, ce personnage de La Recherche réapparaît plus tard bien
vivant dans Albertine disparue et Le
Temps retrouvé.
(6) Le
Britannique Jasper
Fforde (né en 1961-lire portrait p. 96) a notamment inventé le
personnage de
Thursday Next, détective littéraire dans une dimension parallèle où la
réalité
et les mondes contenus dans les livres interagissent. Ses cinq enquêtes
(une
nouvelle étant prévue pour 2010) sont disponibles en français chez
10-18: [L’Affaire Jane Eyre, Délivrez-moi, Le Puits
des histoires perdues, Sauvez Hamlet
et Le Début de la fin.
Lý
thuyết về tội ác
Théorie du crime
Pierre
Bayard
Tác giả bài viết, còn là tác
giả tiểu luận nổi tiếng "Bằng cách nào để lèm bèm về những cuốn sách mà
người ta không đọc?".
Trong Lý thuyết về tội ác,
ông áp dụng điều mà chính Gấu này đã từng áp dụng, khi đọc Bếp Lửa của Thanh
Tâm Tuyền:
'Professeur de littérature à
l'université Paris-VIII, mais aussi psychanalyste, il échafaude une
théorie de
la littérature (et surtout de la lecture) «par l'absurde».
Thú thiệt!
« Le roman
noir c'est quand le réel trouve une parodie
qui lui est propre », affirmait aussi Deleuze.
Tìểu thuyết đen, là, khi cái thực kiếm ra được đồ dởm, và đồ dởm này,
là chính nó!
[Parodie: Nhạo, nhại, nhái...]
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