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La
méthode Simenon
En exclusivité
Simenon par Simenon
Dans
l’Autodictionnaire
Simenon, à paraître à la rentrée, Pierre Assouline rassemble
extraits
de
fictions, entretiens, articles ou lettres où l'écrivain se livre. En
avant-première, quelques unes de ses entrées.
Académie française Lorsque Mauriac m'a proposé - c'était dans
ses Blocs-notes - d'entrer à l'Académie française en
demandant la
double nationalité, j'ai dit non. D'abord je ne veux pas la double
nationalité;
et puis je ne veux pas porter un costume d'encaisseur de banque.
C'était jadis
le costume des encaisseurs de banque, ça. Vous me voyez avec une épée
au côté
et un chapeau?
(Entretien
avec Bernard
Pivot, novembre 1981.)
Afrique Ici, il n'y a pas de sentimentalité, peut-être parce
qu'il n'y a pas de
littérature. Et la tristesse que nous voulons à toute force lire dans
les yeux
des nègres n'est pas leur tristesse à eux: c'est la tristesse de toute
l'Afrique, des arbres, des fleuves, des bêtes, la tristesse qui se
dégage même
de la vue du continent monstrueux reproduit sur une carte. [ ... ] Le
maître,
le vrai maître, celui qui conduit le troupeau à peau noire et à peau
blanche,
les bêtes et les plantes, c'est l’Afrique! L'Afrique qui, brutalement,
à six
heures du matin, allume un soleil implacable! L'Afrique qui, de telle à
telle
heure, interdit sous peine de mort de s'agiter. L'Afrique qui, à six
heures du
soir, vous plonge sans transition dans la nuit fiévreuse! L’Afrique et
ses
saisons rigoureuses qui assèchent les fleuves ou en fait des torrents,
tue tant
pour cent d'êtres vivants à l'équinoxe, écrase tout de son poids, de sa
masse,
de sa régularité mathématique, sans jamais permetttre une détente, ni
un
semblant de libre arbitre.
[ ... ]
L'Afrique? Quand on y
est, on sue, on geint, on se traîne, on finit par haïr tout le monde et
soi-même. On jure de n'y pas revenir, et voilà qu'une fois en France,
on en a
la nostalgie. Certains ne conçoivent pas que des soldats rêvent de la
boue et
de la faim. Eh bien! on rêve de l'atmosphère plus poisseuse encore de
là-bas,
de la langueur, de la mollesse, de l'indifférence où l'on sombre. Et du
détachement de tout: la France
est à un mois ou à trois de voyage. Les valeurs morales et matérielles
ne sont
plus les mêmes.
(“
L'Heure du nègre”, 1932.)
Alcoolisme
Mon père buvait. Et moi, j'ai bien envie de vous dire quelque chose.
Mais
voyez-vous, mon juge, tout intelligent que vous soyez, j'ai peur que
vous ne
compreniez pas. Je ne vous dirai pas que ce sont les meilleurs qui
boivent,
mais que ce sont ceux, à tout le moins, qui ont entrevu quelque chose,
quelque
chose qu'ils ne pouvaient pas atteindre, quelque chose dont le désir
leur
faisait mal jusqu'au ventre, quelque chose, peut-être, que nous
fixions, mon
père et moi, ce soir où nous étions assis tous les deux au pied de la
meule,
les prunelles reflétant le ciel sans couuleur. Imaginez maintenant
cette
phrase-là prononcée devant ces messieurs du tribunal et devant mon
scorpion
boiteux de journaliste!
(Lettre
à mon juge, 1947.)
Ambition Mon
rêve était d'avoir une petite chambre, dans une rue marchande, et
d'écrire sans
que ça me rapporte plus qu'il me fallait pour manger. Mon rêve aurait
été de
regarder défiler la rue, la vie, au-dessous de moi, par ma fenêtre. Je
n'ai
jamais été ambitieux. (Entretien avec Federico Fellini, février 1977.)
Amour
Dans
la centaine de romans que j'ai écrits jusqu'en 1946 et que vous avez
lus, je
crois bien que je n'ai jamais parlé de l'amour autrement que comme d'un
accident, voire d'une maladie, je crois presque d'une maladie honteuse,
en tout
cas quelque chose qui ne pouvait qu'amoindrir l'homme en lui enlevant
sa
maîtrise de lui-même. Et c'était assez mon sentiment.
(Lettre
à André Gide, 18
janvier 1948.)
Ancien Testament Pendant des millénaires, des hommes ont fait
la chaîne, génération
après génération, pour composer un des plus beaux romans, le plus beau
du monde
peut-être, l'Ancien Testament.
(Le
Roman de l'homme, octobre
1958.)
Argent La
question argent a tenu et tient encore fort peu de place dans ma vie,
alors
qu'elle en a tenu une si grande dans celle d'un Balzac, d'un
Dostoïevski, à qui
je ne songe nullement à me comparer. J'en ai voulu, dès mes débuts,
pour me
libérer de certaines inquiétudes et surtout pour ne pas avoir à
compter.
Acheter sans demander le prix. Vivre sans savoir ce que coûte la vie.
C'était
déjà mon rêve d'enfant dans une maison où l'on comptait du matin au
soir. Mais je
ne gardais pas. Je n'entassais pas. Je disais volontiers que l'argent
n'est
jamais que de l'homme en conserve, puisqu'aussi bien telle somme
représente
surtout tant d'heures de main-d'œuvre, donc tant d'heures, de jours, de
mois de
vies humaines. De là à enfermer dans un coffre ces signes représentant
de la
vie ... Cela me faisait horreur. À tel point que, souvent, il m'est
arrivé de
faire des achats assez fous pour me retrouver à zéro et être forcé de
travailler. J'ai le capitalisme en horreur. Il me paraît odieux que
l'arrgent
rapporte de l'argent. C'est tout.
(Quand
j'étais vieux, 5 mai
1961.)
Atmosphère Ce
que j'entends par « atmosphère» pourrait être traduit par« climat
poétique ».
[ ... ]
Je crois que ce que
les critiques appellent mon « atmosphère» n'est rien d'autre que
l'impressionnisme du peintre adapté à la littérature.
(Entretien
avec Carvel
Collins, 1956.)
Bach, Jean –Sébastien. J'ai souvent pensé à Bach en écrivant mes
romans. Il
est un des génies créateurs que j'admire le plus et que j'essaie
d'imiter. [ ..
']'Je m'efforce d'imiter le style de Bach, c'est-à-dire d'obtenir cette
surimpression, cette superposition de voix. Un travail de fugue, que je
voudrais réaliser dans un roman avec des mots, sans y parvenir, bien
entendu.
(Entretien
avec André
Parinaud, octobre-novembre 1955.)
Balzac, Honoré de Vous voulez bien me comparer à lui. Je vous
avoue que je ne suis pas
d'accord avec vous. Les personnages de Balzac, en effet, comme ceux des
auteurs
grecs, de Corneille, de Racine, de Hugo, pour ne pas parler de
Shakespeare et
de Dante, sont tous plus grands que nature. Au point qu'ils sont
devenus en
quelque sorte les prototypes auxquels on se réfère pour décrire un
individu. Je
ne possède pas son athlétisme intellectuel. Mes personnages sont à
peine
décrits. Ils vivent le temps d'un roman et, si certains lecteurs se
souviennent
d'eux, c'est surtout à cause d'une ambiance, d'une sorte d'intimité qui
pendant
la lecture établit un lien affectif ou répulsif entre celui qui lit et
celui
dont on lit l'histoire. Vous voyez donc que je suis loin l'avoir la
taille du
Balzac que Rodin a si admirablement soulignée dans la statue du
boulevard
Raspail.
(Lettre
à André Jeannot, 11
août 1986.)
Bartleby « -
Je préfère pas. »
(La
Mort de Beire, 1952.)
Belge Tout
le monde n'a pas la chance d'être né au Liechtenstein ou à Monaco!
Alors
Belge, faute de mieux. Parce que ça ne signifie rien ...
(Témoignage
de Gabrielle
Rotin.)
Bernanos, Georges Votre père, cher monsieur Bernanos, me fait
penser à certains peintres
que j'appelle les peintres hantés, les Jérôme Bosch, les Goya, les Van
Gogh. Je
dis hantés et non maudits, et ce mot me paraît convenir à un
Lautréamont, à un
Barbey d'Aurevilly, à un Nietzsche mieux encore. Ils ne se satisfont
pas du
monde tel qu'il nous apparaît et ils osent, à leurs risques et périls,
s'aventurer au-delà pour nous en rapporter des images qui nous
troublent et
souvent nous terrifient. Nous en restons
marqués et il nous est difficile, ensuite, de nous contenter d'une
humanité
conventionnelle et rassurante.
Ne sont-ils pas des
sacrifiés? Sacrifiés volontaires, certes, qui savent que l'on ne
dépasse pas
impunément une certaine ligne, que l'on ne franchit pas certaine
frontière. Ils
paient. Pour nous, pour notre enrichissement en fin de compte. Je vous
félicite,
cher monsieur Bernanos, d'avoir eu un tel père.
(Lettre à Jean-Loup Bernanos,
22 décembre 1967.)
Betty Roman
terminé ce matin. Devait s'appeler Le Cauchemar. En fin de compte, il
aura pour
titre Betty. Tendu à l'extrême pendant sept jours. Rien ne me
paraissait plus
important. Ce matin, après le mot« fin» écrit, tout cela me paraît
vain,
presque absurde. Je me demande pourquoi dans quelques mois des gens
paieront
pour le lire. Et j'appréhende le moment où il faudra que j'entreprenne
la
révision. Le drame, pour employer un grand mot, est peut-être qu'entre
deux
romans je n'y crois pas ... Drôle de métier!
(Quand j'étais vieux, 12
octobre 1960.)
Bilan personnel
Du point de vue littéraire, d'abord, je n'ai pas l'impression d'être
allé au
fond de l'homme comme je voudrais le faire. Du point de vue personnel
ensuite,
je suis loin d'être en paix avec moi-même. Dans mon simple rôle de père
de
famille, il m'arrive tous les jours de me reprocher des maladresses et
mon
manque de compréhension. Je m'étais jadis imaginé que les vieillards,
parmi
lesquels je commence à me ranger, avaient acquis une certaine sagesse
et, faute
d'équilibre total, une certaine satisfaction de soi. Je découvre qu'il
n'en est
rien. En vieillissant, on garde tous les défauts de l'enfance et de
l'adolescence mais, comme on n'a plus ni panache, ni la même vitalité,
ni la
même indulgence, on se trouve de moins en moins d'excuses.
(Entretien avec Gilbert
Graziani, 8 avril 1967.)
Biographie
Je n'ai pour ainsi dire aucune curioosité littéraire. Dans un livre, ce
qui me
passionne, ce n'est pas ce que l'auteur a écrit, c'est la vie de
l'auteur et
c'est pourrquoi j'ai toujours dévoré les biographies et les recueils de
correspondance.
(Des traces de pas, dictée du
28 octobre 1973.)
Bonheur Je
me suis demandé à un moment si, de ne plus être malheureux, ne serait
pas un
handicap pour mon œuvre. J'ai l'impression qu'au contraire celle-ci y a
gagné
en humanité.
(Lettre à Mauricio Restrepo,
1er novembre 1953.)
Bourgeois Je
commence à comprendre un mot terrible de Léon Blum, à la Chambre
française, en
1936: «Bourgeois, je vous hais! » Je connais, j'ai rencontré, je
rencontre
encore ici, à Paris, à Cannes, à Venise, à Nice, dans les palaces et
les
cabarets ceux de qui Léon Blum parlait et que je connaissais encore mal
à cette
époque, ceux à cause de qui on se bat au Congo, en Algérie, à Cuba et
un peu
partout de par le monde, ceux qui attendent la fin de la crise belge en
souhaitant que le gouvernement se montre « fort » ... J'en ai encore eu
un à
dîner la semaine dernière. Et je crois bien que, moi aussi, je les
hais. Ou
plutôt que je les haïrais si je les croyais capables du machiavélisme
dont ils
se targuent et si, au fond, justement parce que je les vois de près, je
ne
savais pas que ce sont de pauvres hommes.
(Quand j'étais vieux, 30
décembre 1960.)
Brasillach, Robert J'avais pour Robert Brasillach une sincère
admiration et je ne crois
pas être le seul à penser que la critique
française ne serait pas la même s'il était encore parmi nous. [ .. .].
Il a
fait sur moi une très forte impression et j'ai appris plus tard en
parlant de
lui à ses amis à l'aimer davantage.
(Lettre à Pierre Favre, 17
novembre 1964.)
Capitalisme
Je suis anticapitaliste et je ne m'en cache pas. Je crois l'avoir déjà
dit.
Mais le capitalisme est un des rares phénomènes qui ne nous soit pas
venu des
États-Unis. Dès le début de l'ère industrielle, c'est en Europe qu'il a
commencé, avec le travail des enfants de 12 ans dans les usines, avec
les
taudis de White Chapel et d'ailleurs
qui appartenaient, non seulement à l'aristocratie, mais parfois à des
membres
de la famille royale.
(De la cave au grenier, dictée du 10 octobre 1975.)
Cas Simenon (Le) Je ne suis pas un cas du tout. À l'heure
actuelle, je parais peut-être
un cas parce que, depuis le début du siècle, le romancier est rarement
un
romancier. [ .. .]. Les gens qui écrivent des romans aujourd'hui ne
sont pas,
pour la plupart, des romanciers. [ ... ] Cet art qu'on pratique, en
allant deux
mois ou deux ans sur la côte d'Azur, à Menton, à Florence, ou ailleurs,
à
rêver, à penser, ce n'est pas du tout du roman. [ ... ]. Un romancier
est un
monsieur qui écrit parce qu'il a besoin d'écrire, qui ne se demande pas
si la
phrase doit avoir trois lignes, une ligne et demie ou dix lignes, qui
simplement, perfectionne son outil au jour le jour. Donc il n'est pas
question
de« cas Simeenon ». Je ne suis pas un cas et j'ai horreur d'être un
cas. Je
suis tout simplement un romancier, c'est tout. [ .. .]. Pourquoi un
cas? Parce
que les gens d'aujourd'hui n'écrivent plus, sinon de temps à autre à
Saint
-Tropez ou je ne sais
où ? Dites qu'il y a anémie dans certaines générations, mais ne dites
pas que
je suis un cas. C'est moi qui suis normal.
(Entretien avec Roger
Stéphane, 1963.)
Casanova de Fellini Vous avez
réalisé une œuvre
essentielle par sa beauté et par sa profondeur. Stop. Tout est grand,
tout est
vrai, tout est d'une humanité profonde. Stop. Le film continue à me
hanter et
il en sera de même pour des millions de gens. Stop.
(Télégramme à Fellini,
Lausanne, 17 janvier 1977.)
Chandler, Raymond Je suis en train de lire la correspondance
de
Raymond Chandler, qui est cerrtainement un des tout meilleurs écrivains
policiers américains. Il est même beaucoup plus qu'un romancier
policier. C'est
un romancier tout court. Et pourtant, en lisant sa correspondance,je ne
pouvais
m'empêcher d'un léger malaise. On sent, en effet, à un certain ton, à
certains
détails qu'il donne, que ses lettres sont destinées à la publication [
... ].
Il y a un passage sur les lettres de lecteurs qu'il reçoit et là aussi
il m'a
déçu, car il ne répond qu'à quelques-unes « qui ont l'air d'avoir été
écrites
par des gens intelligents ».
(Des traces de pas, dictée du
14 janvier 1974.)
Charente
J'élevais des canards à La Richardière ... La lumière de la Charente
était magnifique. On aurait dit de la poudre de perle.
(Entretien avec Raphaël
Sorin, 14 septembre 1989.)
Cirque
Savez-vous que je suis moi-même un grand passionné de cirque? Vers
1916, il
existait à Liège, ma ville natale, un cirque important, non pas une
tente
baladeuse mais un énorme bâtiment en dur où dès l'automne, on donnait
des
représentations quotidiennes, parfois biquotidiennes, tous les jours de
la
semaine.J'en étais ébloui. Le hasard a voulu que je devienne reporter à
la
Gazette de Liège, et comme on ne pouvait me confier la rubrique de
l'opéra, de
l'opéra-comique ou de la comédie, j'ai hérité de la rubrique du cirque.
J'y
avais une loge à ma disposition tous les jours. Le programme changeait
chaque
semaine mais cela ne m'empêchait pas d'être présent deux ou trois fois
la même
semaine. Bien entendu, j'allais rôder dans les coulisses. J'étais
devenu l'ami
de la plupart des artistes que je voyais se préparer ou se maquiller.
J'ai
connu ainsi ce qu'on pourrait appeler les grandes familles du cirque,
car elles
ne sont que quelques grandes familles à se partager les différentes
spécialités. [ .. .]. J'ai été aussi un grand ami des Fratellini, les
fameux
clowns d'origine italienne qui ont donné trois générations de clowns ...
(Lettre à Federico Fellini,
Lausanne, 24 novembre 1976.)
Clefs
Cela
m'agace de voir les gens les mieux intentionnnés, surtout les mieux
intentionnés, chercher dans mes romans ce que je pourrais y avoir mis
de
moi-même. Ils ne se rendent pas compte du mal qu'ils me font, parce
qu'ils me
rendent conscient d'une certaine chimie que je ne dois pas connaître,
et qu'ils
m'empêchent parfois d'écrire comme il me plairait. Comment, avec quoi
un roman
est fait, cela ne regarde personne, et son auteur, surtout, n'a pas à
le
savoir.
(Quand j'étais vieux, 25 mars 1961.)
Commencer un roman Dès que je me mets à ma machine à écrire,
l'aérophagie disparaît. La
toute première préparation d'un roman commence par un malaise, une
sorte de
cafard et ce n'est que deux ou trois jours plus tard que je comprends
que je
suis en train de saisir quelque chose, de tâtonner. À ce moment-là,
j'ai des
verrtiges, je digère mal et ceci peut me prendre trois ou quatre
semaines après
avoir fini le roman.
(Entretien avec Médecine et hygiène, 1968.)
Conrad, Joseph
J'ai retrouvé le même enthouusiasme [que pour Stevenson] pour Conrad en
regrettant un peu que lui, au contraire, ne fasse pas certaines
concessions
pour toucher un public plus étendu. Il me semble qu'il aurait gagné à
simplifier légèrement son style. Parce que son apport est universel,
tout le
monde peut trouver une nourriture dans Conrad, mais beaucoup sont
rebutés par
une certaine lourdeur de la forme ou, plus exactement, par une
affectation de
rigueur.
(Entretien avec André
Parinaud, 1955.)
Correspondance
... et c'est justement pourrquoi j'en profite pour écrire cette lettre.
De vive
voix, ce serait faux. Automatiquement, en face d'un partenaire, je
jouerais un
rôle, je deviendrais un personnage de roman, je verrais mon partenaire
comme
tel et sincèrement, je mentirais. La plume à la main, il est plus
facile d'être
froid et simple.
(Lettre à André Gide,
mi-janvier 1939.)
Couvertures
Je
n'ai jamais admis que le mauvais goût soit une nécessité pour les
tirages dits
populaires.
(Lettre au chef de
fabrication Paul Alexandre, 15 janvier 1957.)
Criminologues Demain Lyon.
Congrès de
criminologie. Je suis curieux
de connaître le niveau de ces hommes qui disposent indirectement de la
tête des
gens. Si j'en juge par les ouvrages de quelques-uns, c'est assez
effrayant.
(Quand j'étais vieux, 20 octobre 1960.)
Critique La
critique est toujours d'un an en retard sur mon travail puisque j'ai
toujours
six romans sur le marbre. [ ... ].Je marchais tout seul. Les meilleurs
critiques s'obstinaient à m'inscrire dans la rubrique des romans
policiers
avec, à vrai dire, des mots gentils.
(Lettre à André Gide,
mi-janvier 1939.)
Démocratie
J'aime les petites gens, les véritables, j'ai
donc horreur de la
démocratie.
(Entretien avec Doringe,
Toute l'édition, 8 février 1938.)
Dieu
Je n'ai
jamais eu l'appétit de Dieu.J’ai été chrétien parce que j'ai d'abord
été élevé
chez les frères des Écoles chrétiennes puis chez les jésuites. J'étais
un bon
petit garçon qui faisait ce qu'on lui demandait. J'allais à la messe.
Je
commmuniais. À 13 ans, quand j'ai couché avec la première fille de ma
vie, j'ai
totalement perdu la foi.
(Entretien avec Paul
Giannoli, Lausanne, novembre 1981.)
Dostoïevski, Fedor Un concentré d'humanité. On lui doit une
nouvelle notion de l'idée de
culpabilité: un drame personnel, interne à l'âme de chacun, sans
rapport aucun
avec le Code pénal.
(Réponses à une enquête de
Raymond Queneau, 1950.)
Écrire Écrire
dans la joie, quelle foutaise!
(Quand j'étais vieux, 8 mars
1961.)
Écrivain Écrire
est considéré comme une profession et je ne crois pas que ce soit une
profession. Je crois que tous ceux qui n'ont pas besoin d'être
écrivains, qui
pensent pouvoir faire autre chose, devraient faire autre chose. Écrire
n'est
pas une profession, mais une vocation pour le malheur. Je ne crois pas
qu'un
artiste puisse jamais être heureux. Parce que, d'abord, je pense que,
si un
homme a le désir d'être un artiste, c'est parce qu'il a besoin de se
trouver. [
.. .]. Mais l'artiste ne doit pas seulement regarder en lui-même, il
doit aussi
regarder à l'intérieur des autres avec l'expérience qu'il a de
lui-même. Il
écrit avec sympathie parce qu'il sait que l'autre lui ressemble.
(Entretien avec Carvel
Collins, 1956.)
Écrivains contemporains S'ils sont bons, ils me dépriment, mais
s'ils sont
mauvais ils me rendent vaniteux.
(Entretien avec Mara
Scherbatoff et Nick de Morgoli, mai 1953.)
Faulkner, William Sans doute avez-vous lu les Faulkner? À mon
sens, c'est celui qui a le
mieux rendu la vie du Sud (Georgie, Caroline, Virginie). C'est aussi,
avec
Steinbeck, l'écrivain américain que je préfère. Très au-dessus
d'Hemingway, à
mon sens, qui est très européanisé.
(Lettre à André Gide, 26
février 1948.)
Fin
Roman
terminé.
Je rentre dans la vie.
(Quand j'étais vieux, samedi 10 juin 1961, 9 h 30 du
matin).
À
PARAÎTRE
Autodictionnaire Simenon, PIERRE ASSOULINE.
éd.
Omnibus, 900 p. env., 25
€ env. En librairie le 3 septembre.
LE
MAGAZINE LITTÉRAIRE
HORS-SÉRIE N° I7
*
Dans l’Autodictionnaire
Simenon, à paraître à la rentrée, Pierre Assouline rassemble
extraits de
fictions, entretiens, articles ou lettres où l'écrivain se livre. En
avant-première, quelques unes de ses entrées.
Bach, Jean
–Sébastien
J'ai souvent pensé à Bach en écrivant mes romans. Il
est un des génies créateurs que j'admire le plus et que j'essaie
d'imiter. [ ..
']'Je m'efforce d'imiter le style de Bach, c'est-à-dire d'obtenir cette
surimpression, cette superposition de voix. Un travail de fugue, que je
voudrais réaliser dans un roman avec des mots, sans y parvenir, bien
entendu.
[Khi viết tiểu thuyết, tôi luôn nghĩ tới Bach, một trong những thiên
tài sáng tạo mà tôi mến mộ và cố bắt chước văn phong của ông, nghĩa là
làm sao có được sự trùng lấp của giọng, tiếng. Một tẩu khúc, mà tôi
muốn thực hiện ở trong tiểu thuyết, bằng những từ, nhưng không làm sao
đạt được, tất nhiên.]
(Entretien avec André
Parinaud, octobre-novembre 1955.)
Balzac,
Honoré de
Vous voulez bien me comparer à lui. Je vous avoue que je ne suis pas
d'accord avec vous. Les personnages de Balzac, en effet, comme ceux des
auteurs
grecs, de Corneille, de Racine, de Hugo, pour ne pas parler de
Shakespeare et
de Dante, sont tous plus grands que nature. Au point qu'ils sont
devenus en
quelque sorte les prototypes auxquels on se réfère pour décrire un
individu. Je
ne possède pas son athlétisme intellectuel. Mes personnages sont à
peine
décrits. Ils vivent le temps d'un roman et, si certains lecteurs se
souviennent
d'eux, c'est surtout à cause d'une ambiance, d'une sorte d'intimité qui
pendant
la lecture établit un lien affectif ou répulsif entre celui qui lit et
celui
dont on lit l'histoire. Vous voyez donc que je suis loin l'avoir la
taille du
Balzac que Rodin a si admirablement soulignée dans la statue du
boulevard
Raspail.
[Ông muốn so sánh tôi với ông ta. Tôi sợ hỏng, ông ạ. Tôi không đồng ý
với ông. Những nhân vật của Balzac, thực sự mà nói, cũng như những nhân
vật của những tác giả Hy lạp, Corneille, Racine, Hugo, đấy là chưa nói
đến mấy đấng như Shakespeare, Dante. Tất cả đều lớn hơn là bình thường,
tự nhiên. Đến nỗi những nhân vật đó trở thành một thứ nguyên mẫu mà
người ta dựa vào đó, mỗi lần lăm le miêu tả một cá nhân con người. Tôi
không có thứ thông minh nhất mực như thế, của Balzac. Những nhân vật
của tôi thì đều như vừa mới nặn ra, còn luộm thuộm, quê kệch lắm. Chúng
sống vừa vặn cái quỹ thời gian của một cuốn tiểu thuyết, và nếu có vài
độc giả còn vấn vương với chúng, ấy là vì cái bầu khí, một thứ thân
tình gì gì đó, mà, trong khi đọc, đã tạo ra được mối liên hệ giữa kẻ
đọc, và kẻ mà người ta đọc câu chuyện về kẻ đó. Ông thấy không, làm sao
tôi có được cái tầm vóc khôi vĩ của Balzac, như được Rodin đưa vào
tượng một cách đáng yêu tuyệt vời, đặt ở nơi Đại lộ Raspail.]
(Lettre à André Jeannot, 11
août 1986.)
Dostoïevski,
Fedor Un concentré
d'humanité. On lui doit une nouvelle notion de l'idée de
culpabilité: un drame personnel, interne à l'âme de chacun, sans
rapport aucun
avec le Code pénal.
[Một cục người. Người ta nợ ông một ý niệm mới mẻ về phạm tội: một thảm
kịch nội tâm của mỗi người, chẳng mắc mớ gì đến Hình luật]
(Réponses à une enquête de
Raymond Queneau, 1950.)
Atmosphère
Ce que j'entends par «
atmosphère» pourrait être traduit par« climat poétique ».
Cái gọi là không khí truyện,
tôi gọi là khí hậu thơ…. Tôi nghi rằng điều mà đám phê bình gọi là
không khí
truyện của tôi, đó là chủ nghĩa ấn tượng của hội họa được áp dụng vào
văn chương.
Écrivains contemporains
S'ils sont bons, ils me
dépriment, mais s'ils sont mauvais ils me rendent vaniteux.
(Entretien avec Mara
Scherbatoff et Nick de Morgoli, mai 1953.)
Nhà văn cùng thời.
Nếu họ viết bảnh, tôi tủi thân.
Dở, phách lối.
Faulkner,
William Sans doute avez-vous
lu les Faulkner? À mon sens, c'est celui qui a le
mieux rendu la vie du Sud (Georgie, Caroline, Virginie). C'est aussi,
avec
Steinbeck, l'écrivain américain que je préfère. Très au-dessus
d'Hemingway, à
mon sens, qui est très européanisé. [Chắc hẳn ông đã đọc Faulkner? Theo
tôi, ông ta là tay bảnh nhất viết về Miền Nam. Tôi thích ông ta, và còn
thích cả Steinbeck nữa. Thích hơn Hemingway nhiều. Tay này thành Tây
mũi lõ mất rồi.]
(Lettre à André Gide, 26
février 1948.)
Simenon
và Mai Thảo
Mai Thảo rất mê
Simenon. Gấu
nhớ, có lần ngồi Quán Chùa, ông kể một giai thoại về Simenon, ông này
nhận lời
thách đố của công chúng, tự nguyện chui vào một cái lồng bằng thuỷ
tinh, và cùi
cụi viết trước bàn dân thiên hạ qua lại, và đến ngày mở
cửa chuồng,
bước ra với cuốn tiểu thuyết cầm trên tay.
Gấu nghe, cứ bị ám ảnh hoài.
Bây giờ đọc số báo Le
Magazine Littéraire đặc biệt về Le Polar, thì mới biết, chuyện
có thật,
nhưng
chỉ có một nửa!
Người đề nghị chuyện
trên là
Eugène Merle, ông chủ của Simenon, chủ tờ Paris-Soir, sau đó,
là tờ
Paris-matinal. Chính là khi làm tờ báo sau, mà ông đề nghị Simenon, với
cái giá 50 ngàn francs, chui
vô lồng
kiếng, đặt tại sàn nhà hàng Moulin Rouge, ngày đêm dưới con mắt chứng
kiến của
công chúng, viết một cuốn tiểu thuyết với sự hợp tác của công chúng,
đưa ra chừng
hơn chục nhân vật, để công chúng lựa lấy ba, đề nghị cũng chừng trên
chục cái
tít, và công chúng sẽ rút ra một, viết trong ba ngày ba đêm, xong một
cuốn tiểu
thuyết
"Chỉ có chút phiền
phiền nho
nhỏ là, mọi người không tha theo dõi tôi, dù chỉ một phút, mà tôi, một
tiểu thuyết
gia, nhưng cũng còn là một con người, nghĩa là, có những nhu cầu riêng
tư. Thế
là một kiến trúc sư góp ý, cái lồng kiếng nên đặt tại một căn nhà ở phố
Paradis. Nhưng Merle phá sản trước khi lồng kiếng hoàn tất. Vậy mà
cũng không
tránh khỏi lời đồn của công chúng. Nhiều người quả quyết đã từng
nhìn thấy tôi
ngồi trong đó. Có người còn dám thề thốt."
"Tuy nhiên, chuyện
này
dễ ợt đối
với tôi, thường ra, tôi hoàn tất một cuốn tiểu thuyết trong hai ngày
rưỡi."
*
Niềm bí ẩn đáng sợ.
Nhà văn Pháp, André
Gide, kể
lại, một lần một người thân nằm nhà thương; ông ghé thăm, và nhận thấy,
người
bệnh, người thăm bệnh, kể luôn ông, người nào cũng cầm trong tay một
cuốn
truyện của Georges Simenon!
Simenon, người Bỉ, viết văn
bằng tiếng Pháp, sinh tại Liège năm 1903. Ngay từ trẻ, ông đã quyết
định: sẽ
viết văn. Mười sáu tuổi, làm ký giả cho tờ La Gazette de Liège. Thoạt
đầu, lo
tin vặt, sau tới chuyện trong nhà ngoài ngõ. Cuốn tiểu thuyết đầu tay,
ký tên
Georges Sim, ra đời năm 1921: “Trên cầu Arches, một câu chuyện nhỏ về
Liège”.
Dời đi Paris vào năm 1922 cùng với bà vợ đầu là một nữ họa sĩ, ông bắt
đầu thực
sự vào nghề bằng cách viết chuyện kể (contes), tiểu thuyết đăng nhiều
kỳ
(romans-feuilletons), đủ thể loại: trinh thám, huê tình (érotique), ướt
át… Từ
1923 tới 1933, ông cho ra lò gần hai trăm tiểu thuyết, hàng ngàn chuyện
kể, và
rất nhiều bài báo.
Trong một cuộc phỏng vấn, ông
cho biết, người “khám phá” ra ông, là nữ văn sĩ người Pháp, Colette. Bà
khi đó
làm cho một tờ báo, nơi Simenon dụt dè thử thời vận của mình.
“Ham làm văn quá”
(nhiều tham
vọng văn chương, ambitions littéraires), Colette phán. Chỉ một câu đó,
Simenon
ngộ ra liền. Từ đó, ông xây dựng thế giới của mình, bằng những nhân vật
bình
thường, những ngôn từ bình thường. (1) Những câu chuyện của ông, cũng
bình thường,
và có thể xẩy tới, cho bất kỳ một con người bình thường nào trên đời.
Độc giả người Việt
chúng ta
có thể mượn truyện ngắn Sợi Tóc của Thạch Lam, để làm một nhịp cầu đi
vào thế
giới văn chương của Simenon. Đây là câu chuyện một anh chàng nghèo ơi
là nghèo,
được bạn bè đãi một chầu, khi ra về, vô tình mặc lộn áo khoác, trong có
bóp
tiền dầy cộm. Khoảnh khắc ‘sợi tóc’ bắt đầu: nên hay là không nên ‘cứ
thế tà tà
ra về, chơi luôn cái bóp’? Những nhân vật của Simenon đa số đều là
những con
người bình thường, một ngày đẹp trời nào đó, bỗng đụng chuyện bất
thường; thí
dụ như trong “Người nhìn xe lửa chạy qua” (L’homme qui regardait passer
le
train, 1938), một nhân viên suốt đời làm lụng cực khổ, với hy vọng về
hưu có tí
tiền còm, đùng một cái, tay chủ tuyên bố vỡ nợ, quơ hết tiền bạc, trốn
lên
Paris với bồ. Đúng lúc trốn đi, chủ tớ đụng độ, anh đầy tớ quá thất
vọng vì
giấc mộng an hưởng tuổi già tan tành, đã quá tay đẩy ông chủ xuống
sông, chỉ
kịp cứu được (chỉ kịp níu lại được) chiếc cạc táp. Trong là tiền. Vô số
là
tiền. Thêm địa chỉ cô bồ.
Anh lần tới, lạc vào
một thế
giới khác. Thiên Thai, hay Thiên Đàng là như thế này ư? Được cung phụng
hết
mình, đêm nào cũng Nhất Dạ Đế Vương, nhưng làm sao quên được trần gian
cực khổ?
Trần gian khổ cực, có
điều gì
không thể quên? Hóa ra là, anh có thói quen không thể bỏ: cứ 5 giờ sáng
thức
giấc, mò ra đầu ngõ, nhìn đoàn xe lửa phóng qua.
Câu chuyện chấm dứt
khi cảnh
sát mò tới, anh nhân viên bỏ Thiên Đường/Địa Ngục, cứ hướng Địa
Ngục/Thiên
Đường mà chạy. Cảnh sát chỉ kịp chứng kiến cảnh tượng anh gối đầu lên
đường
ray, trong khi chuyến xe tốc hành buổi sáng đang lao tới…
George Steiner, trong một bài
phỏng vấn trên tờ Điểm sách Paris,
đã coi Simenon là tiểu thuyết gia dị thường nhất của thời đại chúng ta.
Ông phân
biệt: “Có những cuốn tiểu thuyết mà người ta gọi là lớn, chúng sống do
nội dung
mang tính ý thức hệ, mang tính trí thức. Khá nhiều tiểu thuyết của
Thomas Mann
là theo kiểu này. Cuốn Người Không Phẩm Chất (Man Without Qualities),
của
Musil, được hằng hà những triết gia cũng như là những nhà phê bình văn
học bàn
về nó. Nhưng cái này hiếm. Đừng đòi một chuyện như thế, ở nhà tạo giả
tưởng dị
thường nhất của thời đại chúng ta - đừng cười tôi chứ, bạn! - người đó
là
Georges Simenon. Tôi có thể lấy trên giá sách của tôi, chừng 10 hay 12
cuốn về
Maigret, và nếu phải so với 5 hay 10 trang của Balzac, hay 20 trang của
Dickens
(ông này nhẩn nha thuộc bậc thầy, Balzac cũng vậy): Simenon chỉ cần hai
hoặc ba
đoạn. Có một cuốn Maigret mở ra với một tiếng ồn lớn. Ba giờ sáng tại
khu
Pigalle, khu phố cổ đèn đỏ Paris,
tay chủ quán rượu kéo tấm sắt đóng cửa tiệm. Rầm một tiếng. Dội ra từ
đó, là
tiếng xe giao sữa, tiếng chân kẻ ăn sương trở về nhà kiếm giấc ngủ,
tiếng người
đi vô Khu Cầu Muối (Les Halles) kiếm đồ ăn sẵn, cho một ngày đang ló
dạng.
Simenon không chỉ đem đến cho bạn một thành phố, không chỉ một điều
không một
sử gia nào có thể vượt được, về nước Pháp, nhưng còn điều này: rằng hai
hoặc ba
con người liên quan tới câu chuyện, đã sẵn sàng trước mắt bạn. Bằng một
cách
nào đó, Simenon cho bạn nhận ra rằng những bước chân của người đàn ông
vừa đóng
sập tấm cửa, rồi những tiếng chân rời xa quán, cách chúng lết đi gợi sự
tò mò.
Và thế là bạn nhập vô mấu chốt quan trọng thứ nhất của câu chuyện. Đó
là cái
gọi là mysterium tremendum (điều rất thiêng), về sáng tạo ra một nhân
vật tự
chủ.”
Mysterium tremendum, Jacques
Derrida trong bài viết về Kierkegaard, đã dịch là: bí ẩn đáng sợ, bí
mật làm
bạn run rẩy (a frightful mystery, a secret to make you tremble). Cũng
trong bài
viết, ông giải thích thêm: (God is the cause of) Thượng Đế là nguyên
nhân của
“the mysterium tremendum”.
Theo nghĩa đó, nhà
văn là kẻ
muốn ngang hàng với ông Trời.
Nhân vật “thần kỳ”
Maigret,
viên thanh tra cảnh sát với chiếc ống vố, được “người viết giả tưởng dị
thường
nhất của thế kỷ” sáng tạo ra vào năm 1929, trong cuốn “Pietr le
Letton”. Được
nhà xuất bản Fayard tung ra vào năm 1931, ông cò Maigret lập tức trở
thành nổi
tiếng, và càng nổi tiếng hơn nữa, khi được đưa lên màn ảnh qua tài tử
Jean Gabin.
Như trên đã nói,
Simenon sử
dụng một thứ tiếng Pháp phổ thông, không dùng những chữ cầu kỳ, không
“cố tình
viết văn”, (1) nhờ vậy mà mà Jennifer tôi được hân hạnh làm quen với
ông rất
sớm, từ những ngày mới chập chững đọc văn ngoại: như một cách học tiếng
Tây!
Mai Thảo cũng là một
người
rất mê Simenon. Một lần ngồi quán Cái Chùa, La Pagode, tại đường Tự Do,
Sài Gòn
(trước 1975), ông kể một giai thoại về Simenon, theo đó, tác giả đã
từng tự
giam mình vào trong một nhà kiếng, chung quanh thiên hạ qua lại, nhòm
ngó, và
cứ thế tỉnh bơ ngồi viết. Khi ra khỏi “chuồng giam”, là đã có, không
phải một,
mà hai cuốn tiểu thuyết! Theo Mai Thảo, đây là do ông nhận lời thách đố
của một
tờ báo.
Cuốn Maigret sau cùng, Maigret et
Monsieur
Charles, xuất hiện năm 1972, sau đó Simenon nghỉ viết. Với
chiếc máy ghi âm, ông đọc hai chục bài “Dictées”, và sau khi cô con gái
Mari-Jo
tự tử, ông ghi lại mớ hồi ký khổng lồ về đời mình, Mémoires intimes
(1981).
Simenon mất tại Lausanne vào năm
1989. Cả
đời, ông cố gắng hiểu, thông cảm nỗi đau của nhân sinh, của cõi người,
và cố
gắng làm cho nó đỡ đau. Nhưng ông không làm sao hiểu nổi nỗi đau của cô
con
gái: cô đã lầm tình yêu của người cha, với tình yêu của một người bạn
trai.
Niềm bí ẩn đáng sợ!
(1) Trên tờ Le Magazine
Littéraire số
đã dẫn, ông phán:
Mỗi chữ ngân nga mỗi cách đối với tai mỗi độc giả. Càng kiệm lời chừng
nào tốt
chừng đó. Càng tránh từ trừu tượng chừng nào, hay chừng đó. ( “Les
résonances
de chaque mot sont différen
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