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Sự thất bại của chủ nghĩa CS Tầu, là do áp dụng y bong, à la lettre, bảng hiệu "Hãy huỷ diệt cái cá nhân, và giữ dịt cái tập thể".

Le grand écrivain revisite soixante ans de l'histoire de la Chine communiste, livre un portrait implacable de son pays et partage les souffrances de son peuple

Mao, Bouddha et moi

Le Nouvel Observateur. - Votre nouveau roman “la Dure Loi du karma” dresse un portrait de la Chine communiste, depuis sa fondation en 1949 à nos jours. Cette histoire est racontée à travers les tribulations désopilantes et tragiques de Ximen Nao, propriétaire terrien assassiné en 1949, et qui renaît successivement sous la peau d'un âne, d'un buffle, d'un porc, d'un chien, d'un singe, avant de retrouver forme humaine. Est-ce l'histoire de la Chine communiste racontée par ses animaux domestiques ...
Mo Yan. - Le personnage de Ximen Nao m'a permis de dire ce que je pense de l'événement le plus important, à mes yeux, de l'histoire chinoise récente, à savoir la réforme agraire imposée par le PC au moment de son arrivée au pouuvoir. Les propriétaires terriens ont été entièrement et injustement exterminés. Parmi eux, beaucoup s'étaient enrichis grâce à leur travail et à la gestion avisée de leurs biens. Ils ne méritaient pas la mort. Plus généralement, c'est toute la paysannerie qui a été maltraitée par les communistes. Sous Mao, ce sont les campagnes qui ont payé - par une politique des prix et des choix budgétaires iniques -la première industrialisation de la Chine. Et, de nos jours, ce sont les enfants des paysans, ces 120 millions de mingong qui, sous-payés et dépourvus de tous droits, ont de fait financé et bâti le boom économique. Les mésaventures karmiques de Ximen Nao sont une métaphore du sort tragique fait aux paysans chinois, parmi lesquels je suis né. Après 1949, ils ont été traités carrément comme des vaches ou des ânes, poussés en troupeau dans les communes populaires, et ont perdu toute liberté. Ils ont dû obéir à des ordres, descendre aux champs sur un coup de sifflet, rentrer sur un autre coup de sifflet, planter ce qu'on leur disait de planter. .. Ils n'ont recouvré un peu de liberté que dans les années 1980, mais, depuis, leur situation s'est de nouveau dégradée. A travers ses avatars animaux, Ximen Nao est pareillement rudoyé, exploité, trompé, y compris dans l'au-delà où, malgré son innocence, il est sévèrement puni et condamné à des renaissances animales. S'il tient le choc, c'est grâce à son intelligence et on exceptionnelle énergie vitale.
N. O. - Mais pourquoi le roi des Enfers le punit-il injustement?
Mo Yan. - Ximen Nao est un emmerdeur. Il passe son temps à hurler, à exiger de retourner dans son village pour demander des comptes à ses bourreaux. Or le roi des Enfers agit exactement comme le pouvoir à Pékin: il punit ceux qui protestent. L'enfer est une métaphore de la Chine. La seule différence, c'est que les démons ne vous mettent pas une balle dans la tête, ils vous disent: « OK, on va examiner votre cas », et vlan, vous voilà réincarné en ânon ou en goret. ..
N. O. - Vous vous référez constamment à des notions bouddhiques: karma, samsara, c'est-à-dire cycle des renaissances ... Longtemps, le PC a tenté de les extirper. Les avez-vous trouvées dans les livres qui paraissent depuis que le bouddhisme est devenu à la mode?
Mo Yan. - Quand j'étai petit, me grand-parents ne liisaient pas les soutras - ils étaient illettrés - mais ils se serrvaient constamment de ces notions familières qui les aidaient à affronter les difficultés de la vie courante. Elles ont profondément imprégné l'âme chinoise. La morale populaire est un concentré du bouddhisme, du confucianisme et du taoïsme. La conception du karma, c'est-à-dire la rétribution automatique des actes (la récompense du bien et le châtiiment du mal), a servi de tout temps au peuple pour échappper aux émotions destructrices, et continuer de tenir bon.
N. O. - Et vous-même, vous y intéressez-vous?
Mo Yan. - Beaucoup. J'apprécie la vision du monde et de l'existence humaine proposée par le bouddhisme, et j'y trouve un instrument efficace face aux difficultés et aux souffrances inévitables de la vie. Quand tout va bien, je n'y pense guère. Mais quand je tombe sur un coup dur, je m'en sers pour me libérer de la rage, de la rancœur, du désir de revanche, toutes choses qui ne servent à rien et vous emmpoisonnent la vie. En fait, si j'étais le gouvernement, j'encouragerais une conversion massive au bouddhisme (rires). C'est une excellente façon d'obtenir une société paisible. Plus de vols, de meurtres, de haine, ni même de sentiment amouureux. Et encore moins de lutte pour le pouvoir. On pourrait même se passer complètement de flics! C'est impossible, bien sûr: on n'est jamais que partiellement bouddhiste. Si on l'était à fond, il n'y aurait plus d'êtres humains, il n'y aurait que des bouddhas ...
N. O. - L'autre personnage principal, Lan Lian -jadis un ennfant trouvé par Ximen Nao -, réussit à sauver sa peau tout au long de cette Période. Pourtant, comme Ximen Nao, c'est un obstiné qui s'attire une vie d'ennuis en s'entêtant à rester à l'écart de la collectivisation, en refusant que son lopin - attribué par la réforme agraire - soit fondu dans la commune populaire. Son insistance sur ses droits individuels est inouïe vue l'hystérie collectiviste de l'époque. L'avez-vous inventé?
Mo Yan. - Non, il a existé. J'ai connu dans mon enfance un paysan qu'on appelait au village Lan Lian, « Face bleue », parce qu'il avait comme mon personnage une énorme tache de vin sur le visage. Chaque jour, quand on faisait la gymnastique en plein air, on entendait de très loin le grincement des roues en bois de sa charrette tirée par un âne. Et quand il arrivait au niveau de l'école, on bombardait de pierres ce fieffé réactionnaire, cet incorrigible contre-révolutionnaire. Seul contre tous, il persistait dans son refus de rejoindre la commune populaire qui englobait toutes les autres familles. Ses enfants l'ont quitté. J'ai appris plus tard que pendant la Révolution culturelle, il a subi des « critiques publiques» très brutales. On l'a frappé, tourmenté, et pour finir on l'a laissé frire tout nu au soleil. Comme il était seul, il est mort peu après par manque de soins. J'ai voulu que mon Lan Lian survive pour qu'il parcoure lui aussi une sorte de « cycle des naissances », cette fois de nature politique : au bout de trente années d'une succession ininterrompue de « mouveements» divers, les collectivités ont finalement été dissoutes dans les années 1980, les terres à nouveau partagées, et Lan Lian réhabilité. L'histoire lui a donné raison.
N. O. - On devine une tendresse particulière pour ce personnage.
Mo Yan. - Pour moi, Lan Lian pose une question capitale, celle de la possibilité d'une société communiste. Je pense qu'elle est impossible, car contraire à la nature humaine. Le plus grand échec du communisme chinois a été d'appliquer à la lettre le slogan « Détruire l'individuel, conserver le colllectif». Tous les Chinois ont dû parler d'une seule voix, porrter le même vêtement, la même couleur. Si c'était possible, nous devions tous avoir un seul visage ... C'est ce à quoi le PC chinois s'est acharné de 1949 jusque dans les années 1980. Lan Lian, lui, se bat pour la diversité et l'individualité, qui correspondent pour moi aux lois de la nature, à celles de la société humaine, sans parler des lois esthétiques ...
N. O. - Ne peut-on imaginer un esprit collectif qui ne soit pas la négation de l'individualité?
Mo Yan. - Dans l'état actuel, je n'y crois pas, même si le triomphe de la propriété privée en Chine laisse voir avec le recul tous les défauts du capitalisme. Dans le roman, le personnage du secrétaire du Parti Hong Taiyue est parallèle et inverse à celui de Lan Lian. Il reste fidèle lui aussi, mais à l'idéologie communiste, comme de très nombreux petits cadres que j'ai connus dans les campagnes. Ils refusaient de toutes leurs forces la libéralisation économique voulue par Deng Xiaoping dans les années 1980. Comment! On bradait l'héritage sacré du président Mao! On restaurait l'ancien régime ! Je ne méprise pas Hong Taiyue, même si je juge vaine sa fidélité aux idéaux collectiviste qui va jusqu'au sacrifice - il se fait sauter en kamikaze en entraînant la mort de son successeur réformateur. Aujourd'hui, les thèses marxistes séduisent de nouveau beaucoup de Chinois. Peut-être allons-nous vers une nouvelle collectivisation en réaction aux excès je l'individualisme. Ce serait là aussi un « cycle» qui s'accomplirait. Mais il faudrait éviter les abus et les travers de a collectivisation maoïste, qui a coûté des décennies de paalysie à la société et tant de souffrances à chaque Chinois.

Propos recueillis par URSULA GAUTHIER

LE NOUVEL OBSERVATEUR

20-26 AOÛT 2009

 L'enfer est une métaphore de la Chine. La seule différence, c'est que les démons ne vous mettent pas une balle dans la tête, ils vous disent: « OK, on va examiner votre cas », et vlan, vous voilà réincarné en ânon ou en goret. ..
Địa ngục là một ẩn dụ về TQ. Có tí khác biệt là quỉ sứ không để một viên đạn vô đầu bạn, mà phán, hãy tái sinh, làm con trâu, con bò phục vụ Đảng tiếp, để chuộc tội!

Nhà văn Ha Jin, trong cuốn Nhà văn như là một di dân, có một bài thật tuyệt vời, Phát ngôn viên của Bộ lạc, trên Tin Văn có giới thiệu, tính làm trọn bài, nhưng lu bu quá, thành ra quên luôn. Nay nhân đây, bèn giới thiệu tiếp.
Ha Jin đối chiếu kinh nghiệm của Solz, niềm tin Ky Tô của ông, những ngày lưu vong ở Mẽo, với một ông nhà văn to tổ bố của TQ, là Lâm Ngữ Đường, rồi với tập thể di dân TQ, qua những cộng đồng lưu vong của họ
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Trong cuốn tiểu thuyết mới nhất của Mo Yan, “la Dure Loi du Karma”, Số mệnh tàn nhẫn, ông nhìn lại 60 lịch sử TQ Cộng Sản, qua một hình ảnh mang tính ẩn dụ, của một tên điạ chủ, bị sát hại và cứ tiếp tục tái sinh dưới kiếp của những con vật, khi thì con lừa, khi thì con lợn [con heo].
Chúng ta sẽ đọc song song hai bản văn, một của Ha Jin, Phát ngôn nhân của Bộ lạc, và một, bài phỏng vấn Mo Yan, của tờ Người Quan Sát Mới, số 20-26 Tháng Tám 2009.
Bởi vì Ha Jin cho rằng, người TQ không tin vào đời sau, trong khi Mo Yan coi, người TQ tin vào số mệnh.
Người quan sát mới: Ông luôn qui chiếu về những quan niệm Phật giáo: nghiệp, số…. những vòng luân hồi… Đã từ lầu Đảng CS đã tìm cách để khử trừ chúng. Liệu ông có nghĩ rằng, những tư tưởng quan niệm đó là ông chôm từ những cuốn sách mới xb gần đây, trong đó Phật giáo trở thành thời thượng, à la mode?
Mo Yan: Ngay từ khi còn nhỏ, ông bà của tôi, mù chữ, cho nên không đọc được kinh Phật, những họ luôn làm quen, sử dụng những ý niệm của Phật giáo để đương đầu với những hoàn cảnh nghiệt ngã của cuộc sống. Không chỉ Phật giáo. Tâm hồn người TQ thấm nhuần ba tư tưởng Phật giáo, Lão giáo, và Khổng giáo. Ý niệm về phần số, phúc phần, nhân quả… tức là ý niệm gieo nhân nào thì hái quả đó, làm điều tốt thì được phúc, làm điều xấu thì phải tội, tư tưởng nền tảng này giúp người TQ thoát ra khỏi những giai đoạn nghiệt ngã, và tiếp tin vào điều lành, tránh làm điều dữ.
Thú vị nhất, là Gấu này đã từng phán ẩu, thời kỳ tem phiếu của MB là thời đại hoàng kim của nó, trước khi bị hủ hóa bởi phồn vinh giả tạo của kinh tế Miền Nam.
Mo Yan phán y chang về xứ sở của ông.
Ui chao, đọc bài phỏng vấn, Gấu lại càng nhớ tới Cô Hồng Con của Gấu, khi Mo Yan nói về nhân vật Lan Lian của ông, mà theo Người Quan Sát Mới, có một sự dịu dàng lạ lùng ở nhân vật này. Lan Lian cũng bị giết, nhưng sau sống lại...

Trois questions à MO YAN
« Rabelais a eu une grande influence en Chine»

Dans son dernier roman, La Dure Loi du karma, le grand écrivain chinois Mo Yan relate les tribulations de Ximen Nao, propriétaire terrien fusillé par les maoïstes et condamné par le roi des enfers à être réincarné en aniimal. Une histoire fantastique? Plutôt une réjouissante satire de la Chine communiste.

Vos personnages sont entraînés dans un engrenage qui les dépasse. Ils deviennent ennemis pour des motifs idéologiques. Cela peut-il se produire encore aujourd'hui?
MO YAN. La vie des Chinois, ces dernières dizaines d'annnées, a été effroyable. Les relations entre les gens étaient faites de contradictions, et de nombreuses questions qui auraient pu être réglées de façon pacifique l'ont été par la violence, d'où ces prétendues luttes entre les classes. Telle est la cause fondamentale de la forte instabilité qu'a connue la société chinoise. Après tant de souffrances, les Chinois sont maintenant lucides, ils ne veulent plus entendre parler de lutte des classes. Ils aspirent à une société harmonieuse.
Quelle est l'attitude de la censure officielle à votre égard?
Certains, se plaçant sous l'angle artistique, pensaient que je faisais œuvre novatrice, que je représentais une tendance qui a vu le jour dans la littérature depuis les années 1980. Je considère pour ma part que mon œuvre est une partie assez honorable de ce qui s'est fait pendant cette période. Mais, dans le même temps, les critiques sur mon œuvre ne se sont jamais arrêtées. Elles ont atteint leur paroxysme en 1996, quand le manuscrit de mon livre Beaux seins, belles fesses a été interdit en Chine. En 2004, il est sorti sous le manteau. Ceux qui l'ont publié ont certes été punis, mais le livre n'a plus été interdit ouvertement.
L'humour qui traverse vos livres ainsi que leur contexte rural mêlé de fantastique ne sont pas sans rappeler, pour un Français, la littérature populaire, du Moyen Âge au XVI1le siècle, entre autres Rabelais ...
Mon dernier roman a subi de nombreuses influences provenant de la littérature chinoise classique avec laquelle j'ai grandi, comme les Contes extraordinaires du pavillon du Loisir (l) ou Au bord de l'eau (2). Mes livres perpétuent cette veine. Quant au Gargantua de Rabelais, son style a eu une grande influence sur la littérature chinoise contemporaine, car, des années 1950 aux années 1970-1980, notre société ressemblait un peu à celle qui était décrite par Rabelais. Cette déconnexion des réalités, cette folie, ces fanfaronnades, ces exagérations ... Nous avons vécu tout cela et on le retrouve dans mon œuvre. +
Propos recueillis par SERGE SANCHEZ, avec C. CHEN-ANDRO
(1) Œuvre de P'ou Song Ling (1640-1715).
(2) Œuvre de Shi Nai-an, XIve siècle.
À LIRE
La Dure Loi du Karma, MO YAN, traduit du chinois par Chantal Chen-Andro, éd. du Seuil, 762 p., 26 €.
Le Magazine Littéraire Sept 2009