Đọc số báo đặc biệt về Đứa bé & Nhà văn, Gấu thấy Gấu, ở trong thằng bé chưa thành nhà văn Camus: cũng có một ông bố bỏ đi mất tiêu. Số phận ông bố của Camus thì quá rõ ràng, ông tử trận. Còn ông bố của Gấu thì bị một đấng học trò thủ tiêu, nhưng thực sự ra sao, thì chẳng ai hay. Thế rồi Gấu lại thấy tuổi thơ của mình sao giống của ‘em’ Nathalie Sarraute, bị một miền đất chôm mất!

Đọc, bồi hồi nhận ra, hình dáng trong trí tưởng tượng về một BHD, là từ cái tuổi thơ bị Miền Bắc giam cầm đó.
Một cách nào đó, có thể nói, BHD bước ra từ cái bóng của… Lolita.

1989. Trong một bài viết ở phía sau tác phẩm, Nabokov kể lại, phút hạnh ngộ giữa ông và cô bé kiều diễm, thời gian ông bị những cơn đau đầu thường trực hành hạ. Và một thoáng nàng - la palpitation de Lolita - đã lung linh xuất hiện, khi ông đang đọc mẩu báo, thuật câu chuyện về một nhà bác học đã thành công trong việc dậy vẽ cho một chú khỉ ở một vườn thú. "Tác phẩm đầu tay" của "con vật đáng thương" là hình ảnh mấy chấn song của cái chuồng giam giữ nó.
Trong chuyến đi dài chạy trốn quê hương, trong mớ sách vở vội vã mang theo, tôi thấy hai cuốn, một của Nabokov, và một của Koestler. Tôi đã đọc Darkness at Noon" qua bản dịch "Đêm hay Ngày" do Phòng Thông Tin Hoa Kỳ xuất bản cùng một thời với những cuốn như "Tôi chọn Tự do"... Chúng vô tình đánh dấu cuộc di cư vĩ đại với gần một triệu người, trong có một chú nhỏ không làm sao quên nổi chiếc chuồng giam giữ thời ấu thơ của mình: Miền Bắc, Hà-nội.
Lần Cuối Sài Gòn
*
Khi gặp BHD, Gấu nhận ra liền, tuổi thơ của thằng cu Bắc Kỳ, nhà quê, thấp thoáng ở trong dáng đi, nụ cuời ánh lên mầu da đen nhẻm cùng với chiếc răng khểnh của Em, là vậy.
Ngoài ra, còn là nỗi ước mong, BHD cầm giữ suốt cuộc đời còn lại của Gấu!
Hà, hà!
Nhưng, bằng cách nào mà BHD lại ‘thấu thị’ ra tất cả, và, bèn bỏ Gấu, và vừa đi vừa ngoái lại, lắc đầu:
Mi đâu có thương yêu gì ta! Mi thương một đứa con nít 11 tuổi, là ta đời thuở nào, và Hà Nội của mi ở trong con bé con đó!
Khủng khiếp nhất, là, kể từ khi Gấu lấy một em miệt vườn làm vợ, cái xứ Bắc Kít trả thù mới tàn bạo làm sao: Ta nguyền rủa đời mi, hễ cứ gặp bất kỳ một em Bắc Kít, là khốn khổ khốn nạn, là bấn xúc xích, là đều nhìn thấy một BHD của mi ở trong em đó!
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Un Exil Fondateur
Một Lưu vong, Trùm.
Dans toute l'œuvre de Nathalie Sarraute résonne sa jeunesse russe qui lui fut volée.
Trong tất cả tác phẩm của Nathalie Sarraute vang vọng lên tuổi trẻ Nga của bà, bị chôm mất!

Ui chao, không lẽ đây là BHD?
Alors, cette petite fille a un réflexe très étrange: elle tue sa mémoire. On lui a volé son pays, eh bien, elle tue les souvenirs de son pays. C'est fini pour elle. Elle est morte, haute comme trois pommes.
Và nàng có một phản ứng thật lạ: nàng làm thịt hồi ức của nàng. Người ta chôm mất của nàng một xứ sở, vậy thì nàng làm thịt tất cả những kỷ niệm về miền đất đó!
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Un Exil Fondateur
Dans toute l'œuvre de Nathalie Sarraute résonne sa jeunesse russe qui lui fut volée.
Il était une fois Nathalie Sarraute. Il était cette petite fille, le front droit, les yeux attentifs, Nathalie, quelque part en Russie.
Le début du siècle. Sa Russie est là, de tous les côtés, autour d'elle. Par-dessus la barrière de bois peinte en vert et les gros soleils aux pétales jaunes et aux graines noires, il y a, dans la maison de bois découpé comme une dentelle, derrière la fenêtre aux rideaux très blancs, un chat noir qui ne dort pas, mais qui fait semblant, et, dans une grosse bonbonne sombre transparente, la confiture de fraises, les fraises ronndes ou pointues nagent, aussi netttes que des billes, dans le sirop rouuge. Sous les rayons penchés du soir, la couche de neige bleu et rose est l'édredon qui garde au chaud l'herrbe de la route, parce que la route, à Ivanovo, n'est pas de pavés ni de terre, mais tout en herbe.
Dans la maison, aux murs faits de troncs d'arbre tout ronds et gris posés les uns sur les autres, plane un silence d'une qualité inoubliable, un silence poudreux, céleste, et sur ce silence, les paroles se posent en douceur, comme en secret: «Mam, gdié ? .. », «Vot, tak ... », « Potchimou ... » ...
Et, d'un coup d'un seul, la petite fille se retrouve dans la chambre sans vie, sans couleur, d'un appartement, dans une rue qui n'a pas le moindre caractère, à Paris. Les sons y cassent les oreilles.
Alors, cette petite fille a un réflexe très étrange: elle tue sa mémoire. On lui a volé son pays, eh bien, elle tue les souvenirs de son pays. C'est fini pour elle. Elle est morte, haute comme trois pommes.
Mais elle est là, encore, avec son front droit et ses yeux attentifs, assise par terre, jambes repliées, dans un coin de la chambre noire et, comme rappelle Nathalie Sarraute qui aime bien les phrases toutes faites parce qu'elles sont plus humbles, «petit poisson deviendra grand ».
A partir de ce jour-là, la petite fille dépaysée, dépossédée, l'enfant déportée, se ferme presque une fois pour toutes à plusieurs franges d'ondes, plusieurs franges de sensations. Elle ne perçoit plus les gens, les choses de la vie que dans un vide de limbes, fantomatique. Et, désormais, un seul «phénomène» va lui parvenir, va l'atteindre, la toucher, la blesser, la surprendre: c'est les mots qu'elle entend. Les mots qui sont dits près d'elle.
Tout se passe comme si ces paroles « précipitaient» en elles-mêmes, agglutinaient en elles-mêmes, phagocytaient l'ensemble des autres sensations visuelles, tactiles, gustatives, et même auditives, que Nathalie Sarraute s'interdit, dont elle se prive volontairement puisqu'on l'a privée de ses confituures de fraises et du chat noir dans la fenêtre, de sa neige rose et bleu et du silence de son isba.
Ce ne sont pas les mêmes paroles. Ce n'est pas du russe, c'est du français. Ce sont des mots plus secs, aux arêtes plus coupantes, et lui chantent moins. Et ces paroles tombent de partout, montent de partout, comme si les gens, ici, ne savaient vivre que par elles, aller et venir que par elles, se sentir être que par elles. Nathalie est révulsée et aimantée par ces paroles, qui occupent le champ entier de ses facultés perceptives.
Il faut bien reconnaître que l'une des choses les plus étonnantes de la vie, c'est lorsque vous surprenez, dans la rue, dans un autobus, dans un café, deux personnes qui parrlent, qui parlent d'affilée, sans pause, de n'importe quoi, comme des machines, sans presque s'écouter l'une l'autre, comme si le nœud crucial, le nerf central du corps humain, et de la conscience, c'était ça : produire à tout prix des mots, et avoir à portée de la main quelqu'un pour les écouter. Comme si les paroles, même creuses, même inutiles et nulles, existaient plus que les personnes, avaient pris leur place, ici bas.
Et il y a, partout, sans cesse, mille autres situations, mille autres emplois, des paroles: les paroles de piège, de tentative d'investissement, de blessure maligne, de farfouillage indiscret ...
A lire Nathalie Sarraute, oui, nous saisissons mieux qui nous sommes, et comment nous nous y prenons pour nous débrouiller dans nos jours. Mais, avant tout, nous tombons sous l'emprise de la voix unique de Nathalie Sarraute, une voix plutôt lente, plutôt calme, d'un rythme assez régulier, comme si elle «parlait pieds nus» dans un chemin de campagne, épousant les formes vivantes du sol.
Il semble pourtant que l'emprise de la voix de Nathalie Sarraute, il semble, disons carrément les choses, que notre amour de Nathalie Sarraute, tienne à une autre raison: c'est que dans chaque page, dans la plus petite page qu'elle écrit, se serrent, blottis, muets, tremblants, bruissants, souriants ou en larmes, tous les souvenirs qu'elle a tués, toute cette enfance qui lui fut volée, et que, même dans son livre nommé Enfance, elle n'a pas dite. Chaque fois que Nathalie Sarraute aura desserré les lèvres, elle les aura gardées fermées sur un secret, sur la plus grande souffrannce. Chaque fois qu'elle a parlé, elle s'est tue.
MICHEL COURNOT (23 juillet 1986)