(suite de la page 76) les
Américains, des milliers de
Vietnamiens se réfugiaient dans les grottes lors des bombardements
aériens. Le
couple Limbert, des spéléologues aguerris des vallées du Yorkshire,
dans le
nord de l'Angleterre, prirent contact avec l'université des sciences de
Hanoi.
Ayant obtenu toutes les autorisations, ils montèrent leur première
expédition
en 1990.
Revenus à treize reprises,
ils ont découvert l'une des
plus longues grottes du monde traversée par une rivière -la Hang Khe Ry
et ses
19 km, non loin de Son Doong. Mais ils ont aussi aidé les Vietnamiens à
créer
le parc national de Phong Nha-Ke Bang. Ses 857,5 km2 accueillent
désormais
chaque année 250,000 visiteurs, vietnamiens ou étrangers, surtout
attirés par
le spectacle de la grotte de Phong Nha, mise en lumière de façon
psychédélique.
Un apport financier considérable pour les villageois.
Sans ces derniers, les
Limbert n'auraient peut-être
jamais trouvé les grottes au milieu de la forêt vierge. « M. Khanh nous
accompagne depuis le début », dit Howard, en indiquant de la
tête un homme
mince, en train de fumer près du feu de camp. Nous sommes accroupis
autour du
foyer, juste à l'entrée de Hang En, dont le porche de 1,5 km transperce
une
chaîne de montagne du « monde perdu ». « Rien n'aurait été possible sans
lui »,
insiste Howard. La famille de Ho Khanh vivait dans un village proche.
Son père
fut tué pendant la guerre. Livré à lui-même, le jeune Khanh dut se
débrouiller
pour survivre dans la jungle.
« Il nous a fallu trois
expéditions pour repéérer Hang
Son Doong, précise Howard. Khanh
en avait découvert l'entrée quand il était
jeune, mais ne se souvenait plus de l'endroit. Il ne l'a retrouvé que l'année
dernière.»
NATIONAL
GEOGRAPHIC· JANVIER 2011